Châteaugay 

(Environs de Riom - A 11 km au nord de Clermont-Fd)  
 
Le bourg  portait, en 1367, le nom de Vigosche et appartenait aux barons de Tournoël. Il comprenait un château fort que ruina la guerre de cent ans. Il passa alors aux mains de la famille de Giac. Une ordonnance d Charles V ayant prescrit de réparer les forteresses endommagées par l'invasion, Pierre de Giac, chancelier de France, construisit le manoir actuel qu'il baptisa Châteaugay. Il comportait, à l'origine, un bâtiment central et aux angles des tourelles de guet. Cinquante ans plus tard, deux belles tours rondes: le Fort et la Perrière, y avaient été ajoutées.

A la fin du 15ème siècle, la famille de Laqueuille, devenue propriétaire du château, fit agrandir la chapelle, qui devint chapelle paroissiale publique le 22 juillet 1689. Mais le château, construit en pierres de Volvic, resta superbement dressé, au-dessus du village, à l'extrémité d'un éperon basaltique dominant la plaine de Riom. Il était entouré de douves de 7 mètres et reposait à l'est sur un impressionnant mur de soutènement.

L'histoire de cette demeure féodale est tragique. C'est dans son donjon que le petit-fils du chancelier, Pierre de Giac, deuxième du nom, empoisonna sa femme, Jeanne de Naillac, qui avait été la maîtresse du duc de Bourgogne, Jean sans Peur, avant de devenir la complice de ses assassins. Pierre de Giac voulait épouser la comtesse de Tonnerre et il lui fallait pour ce faire se débarrasser de sa femme. Le meurtrier devint par la suite ministre de Charles VII. Puis il fut arrêté par La Trémoille et soumis à la torture avant d'être cousu dans un sac et noyé.   

Plus tard, Madeleine de Châteaugay tomba amoureuse de Charles de Valois, fils naturel de Charles IX, que Catherine de Médicis avait nommé gouverneur de l'Auvergne. Cette faveur ne le retint pas de conspirer contre Henri IV. Le roi, qui avait pardonné une première fois, envoya une compagnie de chevau-légers pour l'arrêter. Madeleine défendit son amant à coups de pistolet, étendit raides deux soldats et prit la fuite. Charles resta de longues années embastillé. Madeleine lui envoya de tendres missives tout le temps qu'il passa à l'ombre. A sa sortie de prison, l'ingrat se détacha d'elle.  Abandonnée par son amant, Madeleine fut poignardée par ses vassaux pendant une chasse à courre.   

A la veille de la Révolution, La Fayette séjourna souvent dans cette demeure féodale pour y préparer les réformes en compagnie de son ami, le marquis de Laqueuille, qui était acquis aux idées nouvelles, ce qui ne l'empêcha pas d'émigrer à Coblentz et de combattre dans l'armée des princes.  

Le château, situé dans un village dont les coteaux produisent un vin réputé (voir ici), n'est pas sans rappeler celui d'Opme pour ce qui concerne le style de sa construction. Le donjon carré, épargné par Richelieu, est l'un des seuls qui soit demeuré intact en Auvergne. Il accueille aujourd'hui des expositions et des manifestations culturelles et peut être visité pendant la saison touristique. Il abrite aussi un restaurant et les visiteurs peuvent donc y déjeuner sur place (voir ici).

 D'autres images de Châteaugay sont ici 
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