Saint-Vidal 

(Aux environs du Puy-en-Velay)  
 
On entend parler d'une famille de Saint-Vidal dès le 13ème siècle. Mais la seigneurie ne devient vraiment importante qu'avec l'arrivée des La Tour Saint-Vidal. En 1228, le vicomte de Polignac abandonne la haute justice du lieu à Hugues de La Tour et, à la fin du siècle, Saint-Vidal est l'une des baronnies diocésaines de la Haute Loire. Cette baronnie se développera jusqu'au 16ème siècle. 

La maison forte d'origine, se transforme progressivement, grâce aux héritages, aux 14ème et 15ème siècles, en une puissante forteresse, protégée par quatre grosses tour d'angle. L'enceinte, entourée de douves, renferme une vaste cour intérieure qui dessert l'ensemble du château. 

Au 16ème siècle, l'austère demeure seigneuriale sacrifie au goût de la Renaissance, sous l'impulsion d'Antoine 1er et de son fils Antoine II de La Tour Saint-Vidal (gouverneur du Velay et du Gévaudan), sans renoncer toutefois à sa vocation défensive. Le propriétaire des lieux prend partie pour le camp catholique pendant les guerres de religion. Grand maître de l'artillerie de France, il mourra en 1591. Les troupes royalistes tenteront alors en vain de prendre le château qui restera à la Ligue.  

Au 18ème siècle, la forteresse appartient par héritage aux Rochefort d'Ally. Ces derniers, qui possèdent d'autres châteaux, la délaissent cependant et la lèguent à Pierre Dienne de Chavagnac en 1742. Ce dernier la restitue six ans plus tard contre 90000 livres à Pierre Joseph d'Ally qui la revend, en 1765, à un bourgeois du Puy, Louis Augustin Porral, pour 130000 livres. Le château devint ensuite la propriété de l'évêché. Il fut acheté en 1930 par la famille Sahy qui le sauva de la ruine et l'ouvrit au public. 
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La commune de Saint-Vidal doit son nom au martyr saint Vital, soldat consulaire qui vécut au temps de Néron. Venu à Ravenne avec son maître, le juge Paulin, il fut choqué par la vision des sévices infligés à un médecin chrétien et par le jugement qui suivit. En effet, le praticien, après avoir été meurtri dans sa chair, fut condamné à la décapitation. Vital décida alors d'aider le malheureux qui semblait prêt à abjurer et il lui cria: "Prenez garde, mon frère, vous qui exercez la médecine et qui avez souvent guéri les autres, de vous tuer vous-mêmes en méritant la mort éternelle. Puisque vous êtes parvenu jusqu'au triomphe, ne perdez pas la couronne que Dieu vous a préparée." Le médecin reprit alors courage et se résigna à accepter sa triste destinée sans dire un mot. Vital le fit ensuite ensevelir honorablement et refusa de suivre plus longtemps son maître impitoyable. Ce dernier lui en tint rigueur et il ordonna de le suspendre au chevalet, un instrument de torture. Vital ne se laissa pas intimidé et répliqua: "Tu es bien insensé si tu penses ainsi m'influencer, moi qui me suis complu à délivrer les autres." Paulin exigea que les bourreaux conduisent Vital devant un  palmier et qu'ils l'exhortent à sacrifier aux idoles. En cas de refus, il devait être enterré vivant, couché sur le dos. Telle fut la fin du courageux Vital. La représentation de ce martyr, associée à une vierge à l'enfant, probablement Notre-Dame-du-Puy, figure sur un sceau de la cour de Saint-Vidal qui daterait du 15ème siècle.
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