Cordès 

(Environs d'Orcival - 2 km au nord par la D. 27)  
 
Le château de Cordès passait, à la fin du 19ème siècle, pour l'une des plus agréables résidences du Puy-de-Dôme. Il comportait un corps de logis, flanqué à l'ouest d'un donjon en pierres de taille, coupé à plusieurs pans et surmonté d'un campanile portant la cloche d'alarme. Ce donjon servait d'escalier. Il était accompagné d'une tour circulaire à poivrières. La façade orientale, au-dessus d'une vaste prairie, était flanquée de deux tours. Sous la toiture couverte de lauzes, des meurtrières étaient aménagées. 

Un examen attentif du château laisse deviner plusieurs modifications. Les fondations remontent au 13ème siècle. A cette époque, il appartenait à la famille de Chalus qui le vendit plus tard à celle d'Allègre. Le donjon, ainsi que les tours circulaires, sont du 15ème siècle.  

En 1695, Yves de Tourzel, marquis d'Allègre, propriétaire du château, chargea le célèbre Le Nôtre de réaliser un jardin, décoré de charmilles et de parterres à la française, à l'entrée des bâtiments; ce jardin, inspiré de Versailles, devait constituer l'un des ornements les plus intéressants du château. A la même époque, de grandes fenêtres furent ouvertes sur les façades nord et ouest et les soubassements de la cour d'honneur, les bassins et la passerelle qui relie les jardins, le bâtiment des communs et la porte de la chapelle, percée dans la façade sud, furent aménagés. L'intérieur du château, entièrement restauré, s'enrichit de boiseries et de gypseries remarquables probablement oeuvres d'artistes italiens. Tous ces travaux d'embellissement de sa demeure n'empêchèrent nullement Yves de Tourzel, gouverneur et lieutenant général de Metz, maréchal de France en 1724, de poursuivre une belle carrière militaire. 

Jusqu'au 18ème siècle, les tours du château restèrent couronnées de mâchicoulis; on voit encore très distinctement l'emplacement des corbeaux qui les supportaient; ils subsistent  sur la façade nord ainsi qu'à l'est et à l'ouest, mais on pense que les façades donnant sur la cour d'honneur en étaient dépourvues; au Moyen Âge, en effet, cette cour était fermée par un mur d'enceinte fortifié. 

Lors de la succession de la duchesse d'Harcourt, fille du maréchal d'Allègre, ses filles vendirent le château par licitation, en 1755, à Pierre Grangier, avocat au parlement de Riom, pour la somme de 100000 livres. En 1873, la baronne de Cordès, qui descendait de Pierre Grangier, lequel avait été anobli, céda la propriété à M. Martha-Becker, comte de Mons. Le château et ses dépendances restèrent dans cette famille jusqu'en 1928. 

Les changements de propriétaires qui suivirent ainsi que l'oeuvre du temps entraînèrent des dégradations conséquentes et le château fut restauré vers la fin du 20ème siècle. 

Classé monument historique, Cordès, perché à 900 m d'altitude, s'élève sur un éperon entre deux vallées, ce qui  ne le rendait accessible que d'un seul côté. Il se trouve  agréablement  situé dans l'environnement verdoyant du Massif des Dores. Le romancier Paul Bourget y situa l'intrigue du "Démon de midi". 

A l'intérieur, on peut parcourir le salon au décor de gypserie du 18ème siècle, la salle à manger et les salles du sous-sol, dont celle des gardes au vieux puits avec son treuil et sa roue. La pierre tombale d'Yves II d'Allègre, tué à la bataille de Ravenne en 1512, compagnon de Bayard, se trouve dans la chapelle; c'est à son utilisation singulière comme marche d'autel que son gisant fut préservé de la destruction; dans la chapelle, on admirera également un retable en marbre de Carrare. On signalera également la présence d'une grille en fer forgé du 15ème siècle qui était placée à l'origine sur la porte du donjon, à l'entrée principale du château. 

Les photographies ci-contre représentent le château de Cordès et l'église d'Orcival au début des années 60 du 20ème siècle pour les plus anciennes et à 2010 pour les plus récentes. 



"J'ai connu l'Auvergne absolue, dans sa haute mélancolie".  
                                                                                                 Alexandre Vialatte  

Niché entre la chaîne des Dômes et les monts d'Or, au milieu d'un paysage verdoyant qui contraste avec la grisaille de ses toits de lauzes, le village d'Orcival témoigne d'un riche passé et de l'enracinement profond de la foi religieuse au pays des volcans. Sa prospérité dépend du pèlerinage toujours vivant qui fait converger les foules vers la Vierge tout au long de l'année et surtout le jeudi de l'Ascension, flux  alimenté aussi par le tourisme et la curiosité. 

Pour édifier la basilique romane au creux du "vallon de la Source" (Ourcheval), les maîtres maçons du 12ème siècle durent fouiller la montagne pour détourner le cours de la rivière, laquelle coule maintenant sous la place bordant le chevet, et dresser ensuite vers le ciel l'austère et majestueux écrin de lave grise qui abrite l'une des plus belles vierges en majesté, la seule à posséder encore sa parure d'orfèvrerie.  

A sa vocation religieuse, Orcival ajoute une tradition marchande que perpétuent de grandes foires qui expliquent la présence d'anciens hôtels solidement bâtis en andésite grise, à l'image de la basilique dressée comme un berger au milieu de son troupeau de maisons villageoises.

 
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Un diaporama sur Cordès est ici 

Un diaporama sur Orcival est ici 
 
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