Montmorin 

(Environs de Billom)  
 
Classée monument historique, cette forteresse des 12ème et 13ème siècles fut le berceau de la puissante famille de Montmorin. La porte fortifiée, surmontée de mâchicoulis, encadrée de ses deux tours, est parvenue jusqu'à nous, comme l'ensemble du château, sans remaniement ultérieur. Le corps de garde, adossé à la courtine, abrite dans ses quatre salles une riche collection d'armes du 13ème au 18ème siècle, d'outils traditionnels ainsi qu'un véritable petit musée des arts et traditions populaires d'Auvergne dont une chambre meublée haute époque ainsi que le matériel archéologique découvert dans le dépotoir du château. Du chemin de ronde, un exceptionnel panorama s'étend de la chaîne des Puys aux monts du Forez en passant par la Limagne.

Voici ce que répondit Gaspard de Montmorin, gouverneur d'Auvergne, à l'ordre de Charles IX lui enjoignant d'égorger tous les protestants de la province:

"Sire,

J'ai reçu un ordre sous le sceau de votre Majesté, de faire mourir tous les Protestants qui sont dans ma province; je respecte trop Votre Majesté, pour ne pas croire ces lettres supposées, et si, ce qu'à Dieu ne plaise, l'ordre est véritablement d'Elle, je la respecte trop aussi pour lui obéir."

La famille Montmorin Saint-Hérem paya un lourd tribut à la Révolution. Le comte Armand Marc (1745-1792), diplomate et homme politique, qui fut ambassadeur à Trèves et en Espagne, avant de devenir Secrétaire d'État à la Marine, puis ministre des Affaires étrangères de Louis XVI, monarchiste modéré, accusé de faire partie du Comité autrichien, fut arrêté, après l'insurrection du 10 août, et conduit à la prison de l'Abbaye où il trouva la mort pendant les massacres, le 2 septembre 1792; son fils, Antoine Hugues Calixte et son épouse furent ensuite guillotinés le 10 mai 1794 avec Élisabeth de France (1764-1794), soeur du roi. Louis Victoire-Lux (ou Luce) (1762-1792), cadet gentilhomme de l'École militaire, sous-lieutenant de cavalerie, capitaine des Chasseurs des Vosges, major en second du régiment de Flandre, gouverneur de Fontainebleau, puis colonel du régiment de Flandre, s'illustra à Versailles et Paris, lors des journées des 5 et 6 octobre 1789, il émigra ensuite et revint participer à la défense du roi, qui lui fit attribuer un logement aux Tuileries; arrêté après le 10 août, il périt lui aussi massacré, le 2 septembre 1792. 

 
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