Montpeyroux
 
C'est plus de mille ans d'histoire qui se lisent à travers les rues de Montpeyroux, pittoresque village d'Auvergne, l'un des plus beaux de France, construit en arkose blonde, pierre qui lui donna son nom: le mont pierreux. Ce village, admirablement situé sur la route de Clermont-Ferrand au Languedoc, attire inévitablement le regard des voyageurs. 
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Meules en arkose
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On laisse sa voiture un peu à l'écart, sur une aire de stationnement aménagée à cet effet, pour se rendre à pied à l'entrée de la bourgade, en suivant une route bordée de ceps de vignes qui rappellent sa vocation viticole. 

A l'entrée de l'ancien village médiéval fortifié, qui constitue actuellement le coeur du bourg, s'élève un magnifique porche du 14ème siècle. Au milieu du village médiéval, un donjon du 12ème-13ème siècle domine les maisons qui se pressent autour de lui comme un troupeau autour de son berger. Du haut de ses trente mètres, sur sa plate-forme crénelée, on jouit d'un vaste panorama embrassant la chaîne des Dômes, le Massif du Sancy et les monts du Cantal. En flânant dans le labyrinthe des ruelles, on rencontres d'ancienne constructions qui remontent jusqu'à 1122, des maisons vigneronnes et d'anciennes demeures bourgeoises qui témoignent de la prospérité du village au 19ème siècle, avant que le phylloxéra ne ravage le vignoble auvergnat. 

L'enceinte fortifiée de Montpeyroux, dont l'origine est mystérieuse, fut confiée en fief par Philippe Auguste aux seigneurs de la Tour d'Auvergne. Madeleine de la Tour d'Auvergne, épouse de Laurent de Médicis, hérita d'une partie de la baronnie en 1518. Catherine de Médicis, fille de Madeleine, reine de France, devint seigneur de Montpeyroux qui échut à sa fille Marguerite de Valois, la reine Margot, première femme de Henri IV. 
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La tour donjon de Montpeyroux
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Le donjon fut construit sous le règne de Philippe Auguste, voir un peu plus tard, dans la seconde moitié du 12ème siècle. Sa position géographique permettait d'assurer la sécurité des villages des environs en cas d'attaque ennemie, d'incendie ou de crues de l'Allier. 
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Une page sur le château de Montpeyroux est  ici
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La pierre de Montpeyroux, l'arkose, un  grès feldspathique issu de l'altération du granite, servit à la construction locale dès le début du 12ème siècle. Nombre de tailleurs de pierre locaux vécurent de l'exploitation des carrières d'arkose jusqu'au 20ème siècle. Cette pierre donne aux maisons des reflets dorés. Elle fut employée pour bâtir les églises romanes d'Auvergne (Saint-Austremoine d'Issoire, Notre-Dame du Port de Clermont-Ferrand, Saint-Saturnin). Cinq à six carrières étaient encore en activité après la première guerre mondiale et la dernière en exploitation, située à proximité du village, ferma en 1935; cette carrière ne servait plus qu'à fabriquer des meules de moulin. 

Au 19ème siècle, le village connut une indéniable prospérité grâce à la culture de la vigne. Celle-ci donna naissance à un habitat adapté aux besoins des vignerons et à la topographie particulière d'un village perché sur une butte. Une maison vigneronne, sise rue des Pradets, témoigne encore aujourd'hui de ce type d'habitat. Ces maisons possédaient souvent un escalier extérieur conduisant à l'étage. La prospérité viticole engendra aussi un habitat cossu, édifié sur un massif plan carré et couvert d'une toiture à quatre pentes, comme on en voit à l'entrée du village. A l'ouest, quelques maisons bourgeoises s'élèvent et parfois derrière une cour ou un jardin. 

De 1890 à 1927, les effets conjugués de la crise viticole et de la première guerre mondiale firent chuter la population de 570 à 181 habitants. Quasiment ruiné et abandonné, le village connut une renaissance dans les années 1960, à l'instigation de l'architecte Pérol et du préfet Perony. Les maisons furent restaurées dès 1957 et des artistes et artisans s'y installèrent. En 1989, sous le mandat du maire Simon, Montpeyroux obtint le label de plus beau village de France. Depuis cette date, le tourisme s'y est développé  et la municipalité n'épargne pas ses efforts pour le promouvoir. Un jeune agriculteur a même entrepris de relancer la production du vin de Montpeyroux. 
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Une vue du haut du donjon
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Au gré de leurs déambulations, dans les ruelles parfois coupées d'escaliers, qui semblent s'enrouler comme une coquille d'escargot en se pliant au nivelé de la colline, les visiteurs s'attacheront à retrouver le tracé de l'ancienne enceinte ovoïde marquées par des tours et par la belle porte d'accès du nord-ouest. Ils découvriront des encadrements sculptés de la fin du Moyen Âge, des appuis moulurés du 18ème siècle, des clés de voûte sculptées, des dates gravées sur des linteaux, des motifs ouvrageant des persiennes, des statues rustiques, des passages voûtés, des cascades de toits de tuiles romaines plus ou moins enchevêtrées, des volumes imbriqués ouvrant sur des jardins en terrasses, le blason du village avec sa tour et son outil à travailler la pierre... Il pénétrera dans l'église, dans les galeries d'art et les ateliers d'artisans, montera en haut du donjon et s'intéressera aux musée de la pierre, avant de prendre un verre ou de déjeuner dans l'un des cafés et restaurants du village. S'il souhaite y séjourner, il trouvera sur place plusieurs chambres d'hôtes. 
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Montpeyroux - Vue générale du village - 1996

Un plan du village est  ici
 

Les photos              Le château de Montpeyroux

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