L'art khmer est essentiellement symbolique. Il recherche moins la
beauté que la représentation réaliste alliée
à la spiritualité. Chaque construction est conçue
selon un plan qui la rattache à la cosmologie religieuse. Les douves
sont une évocation de l'océan ou du Gange, le fleuve de la
purification. La tour centrale, qui domine les quatre autres, est le mont
Meru, demeure de la divinité. C'est dans cette tour que les cendres
du roi bâtisseur du temple seront ensevelies après sa mort.
A partir de ce moment, le roi, qui aura changé de nom, rejoindra
la divinité dont il est sur terre le représentant. La construction
du temple s'arrête à la mort du roi. C'est pourquoi presque
tous les temples cambodgiens sont inachevés.
Le groupe de Roluos comporte plusieurs sites: 1°)- Lolei: fin du 9 ème siècle - Roi constructeur Yaçovarman dont le nom nom posthume est Paramashivaloka - culte brahmanique shivaïte. 2°)- Preah Ko (Le boeuf sacré): fin du 9 ème siècle - Roi constructeur Indravarman I dont le nom posthume est Ishvaraloka - culte brahmanique shivaïte. 3°)- Bakong: idem Preah Ko. Cet ensemble de temples servait de sanctuaire à la capitale Hariharalaya (Hari Hara est la combinaison de Vishnu et Shiva). Sur les façades, on remarquera les gardiens du temple. Ils sont de deux sortes: les bons (devatas) et les mauvais (démons). Les bons apportent le bonheur et les mauvais... chassent le malheur. Voilà une religion bien optimiste! On remarquera aussi l'heureuse alliance de la brique et du grès dont on a déjà signalé l'usage. |
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Une anecdote: Lors de notre arrivée à Bakong, plusieurs jeunes femmes sont accourues au devant de nous pour nous passer aux poignets des bracelets d'herbe tressée. Est-ce une coutume locale et quelle en est la signification? Je n'ai pas pu le savoir. |