Banteay Srei (1)
 
Banteay Srei (La citadelle des femmes) 

Seconde moitié du 10 ème siècle. 
Rois constructeurs: Rajendravarman (nom posthume Shivaloka) ou Jayavarman V (nom posthume Paramaviraloka)? Sans doute les deux. 
Culte brahmanique shivaïte. 

Ce temple, de dimension relativement réduite, est construit en grès rose, une pierre dure qui permet d'obtenir des sculptures d'une grande finesse. C'est le joyau de l'art khmer. Une dentelle de pierre dans un écrin de verdure! 

On ne s'étonnera donc pas qu'il ait suscité la convoitise des pillards. L'un d'eux est resté célèbre. Il s'agit d'André Malraux qui fut pris la main dans le sac. On montre encore la niche où se dressait la statue qu'il déroba. L'affaire fit grand bruit à l'époque. Depuis, les peines encourues (parfois la mort) n'ont pas dissuadé les voleurs. Il arrive encore que des pièces disparaissent, malgré la vigilance qui protège les sites. Elles sont détachées de leur socle pendant la nuit, enterrées dans le voisinage puis récupérées plus tard pour se retrouver sur le marché international occulte de l'art et aller enrichir les collections de quelques riches amateurs. Les temples portent les cicatrices de ces mutilations qui appauvrissent le patrimoine d'un pays pour lequel le tourisme constitue une ressource des plus importantes. Mais la tentation est forte pour des gens qui, grâce à un seul larcin, peuvent gagner plus d'argent en une seule nuit qu'en travaillant honnêtement toute leur vie. La pauvreté n'est cependant pas une excuse dont peuvent se prévaloir les acheteurs ultimes et ce sont évidemment eux les plus coupables. 

Les nombreux frontons décorés de scènes mythologiques de Banteay Srei seraient tous à citer. J'ai particulièrement retenu celui où un personnage, je ne me souviens plus de son nom (est-ce Râvana essayant de faire choir Shiva de son trône au sommet du mont Kailâsa?), ce personnage, donc, provoque un tremblement de terre en secouant les bras avec, autour de lui, des animaux effrayés. On admirera l'habileté des artisans qui, avec des moyens primitifs, creusèrent cette pierre particulièrement dure à une profondeur de près d'un doigt pour en détacher, sans les séparer complètement de leur matrice originelle, des feuillages et des personnages criant de vérité.

 
Une vue générale agrémentée d'un reflet dans l'eau
Un fronton sculpté
Une enfilade de galeries
Une dentelle de pierre rose
 

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