Ally (Haute-Loire) et son parc d'éoliennes
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1- Le village
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Le village d'Ally (source: documentation touristique)
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Ally est situé au nord du massif de la Margeride, à la limite du Cantal et de la Haute-Loire. C'est une commune de 3112 hectares, perchée entre l'ancien volcan de Novechaze (La Tour, à 1106 mètres d'altitude) et la vallée de l'Allier (560 mètres) avec, à proximité, le village du Pradal et sa chapelle Sainte-Barbe des mineurs. Le point culminant du village est à 1009 mètres; la commune est relativement étendue avec 16 hameaux répartis autour du bourg. Ce dernier est placé sur un point d'ancrage bien situé, à l'abri de la bise (vent du nord) et orienté au sud. 

Certains auteurs attribue son nom étrange à une origine arabe mais la documentation manque pour étayer de manière irréfutable cette hypothèse. Ce qui est certain, c'est que l'apparition de l'homme y est très antérieure aux invasions arabes. Les Gallo-Romains y exploitèrent d'ailleurs ses mines d'argent et d'antimoine. 
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 Le château d'après un dessin du début du 19ème siècle 
(source: documentation touristique)
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Au Moyen-Âge, les Rochefort d'Ally, régnaient sur tout le territoire. Dès le 11ème siècle, un château se dressait au-dessus des chaumières. Il possédait cinq tours pointues reliées par un haut mur d'enceinte. Autour de lui se pressaient les demeures paysannes, le lavoir datant aussi du 11ème siècle, le cimetière et l'église du 12ème siècle, ancienne chapelle du château. 

En 1325, eut lieu la première foire aux bestiaux. Cette foire, qui amenait mensuellement des centaines de personnes dans le village, l'anima et l'enrichit  jusqu'au 20ème siècle. Pendant toute cette période, Ally fut un important centre d'échange et de commerce entre la vallée et la montagne, sur la route de la Chaise Dieu à Saint-Flour. La population était cossue, malgré les rudes conditions hivernales. 
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L'église  
(source: documentation touristique)
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L'agriculture y jouait le premier rôle, avec la culture du chanvre, des céréales (seigle, avoine) et l'élevage. Les paysans cumulaient deux occupations: ils cultivaient leurs terres et se livraient également à des travaux d'artisanat, à l'instar des habitants de beaucoup d'autres villages d'Auvergne. On y trouvait des sabotiers, des tisserands, des tailleurs, des maçons, des charpentiers, des boulangers et des forgerons qui ferraient les bêtes. Il y avait aussi des fabricants de parapluie, des meuniers, des commerçants et des mineurs. 

L'exploitation minière régionale remontait à l'époque gallo-romaine, on l'a déjà dit. Mais certaines mines dataient du Moyen-Âge. De 1890 à 1910, la France fut le premier producteur mondial d'antimoine (symbole chimique: Sb du latin Stibium); la majeure de son minerai, la stibine, provenait de l'ouest du Haut-Allier. Dans le secteur Brioude-Massiac, sur une superficie de 600 km2, on recensait plus de 240 filons dont 30 furent exploités. La commune d'Ally ne comptait pas moins de 5 mines qui cessèrent toute exploitation au siècle dernier. La mine de la Rodde est aujourd'hui ouverte aux touristes et géologues en herbe qui peuvent s'initier à l'ambiance des lieux et à l'ingrat travail des mineurs au cours de visites guidées qui empruntent un circuit de 250 m de galeries sécurisées. 
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L'exploitation minière d'après une carte postale ancienne 
(source: panneaux du Moulin du Calvaire)
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Au 18ème siècle, le château féodal et ses dépendances passèrent à la famille du marquis de Saint-Vidal, puis au comte de Chambonas, à la veille de la Révolution. Les derniers propriétaires n'y résidant plus, la vieille demeure féodale tomba peu à peu en ruine. En 1814, l'ensemble fut vendu à un marchand de Lastic, du nom de Chazelon, qui entreprit de modifier l'économie du lieu et d'interdire l'accès aux villageois à une allée de tilleuls où ils avaient coutume de jouer aux quilles. Un interminable procès s'en suivit. En 1860, les héritiers de Chazelon vendirent les ruines qui servirent alors de carrière de pierres. 

Au cours du temps, le cimetière médiéval a été abandonné, pour céder la place au foirail, et l'ancienne cure, accolée à l'église, a été reconstruite, vers 1960, afin que la mairie s'y installe, avec l'inconvénient d'interdire désormais le classement de l'église comme monument historique! 

En 1950, la bourgade comptait encore 11 cafés et 5 épiceries. La plupart des aubergistes proposaient des chambres d'hôtes au moment des foires. Après la seconde guerre mondiale, les foires cessèrent et l'exode rural dépeupla la commune. Les mines fermèrent. Les moulins s'arrêtèrent. Ally passa de 799 habitants en 1901 à 455 en 1954, 376 en 1968 et à peine 200 en 2004. L'agriculture résista néanmoins et elle compte encore une vingtaine d'exploitations. La commune mise désormais beaucoup sur des apports annexes, comme ceux du tourisme, pour revitaliser le village. C'est pourquoi, outre la réhabilitation des vieux moulins ainsi que de l'ancienne mine d'antimoine et d'argent, un parc d'éoliennes a vu le jour sur le plateau. Des gîtes y ont été créés, notamment dans des moulins, et il est possible d'y savourer les produits du terroir à l'auberge paysanne "De la ferme à l'assiette" qui dispose aussi d'une épicerie; cette auberge est située près du Moulin du Calvaire d'où partent les visites guidées du parc d'éoliennes.

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