-3.8 milliards d'années : apparition des premières formes de vie sur la Terre; ce sont de simples cellules d'organismes procaryotiques (dont le noyau cellulaire est mêlé au cytoplasme) : les bactéries. Leurs descendantes sont toujours parmi nous!
-2 milliards d'années : apparition de la cellule eucaryote avec un noyau et généralement des mitochondries impliquées dans différents processus tels que la communication, la différenciation, l'apoptose (mort cellulaire programmée) et la régulation du cycle cellulaire.
-1,2 milliards d'années : apparition de micro-algues, puis d'algues, rouges dans les eaux les plus sombres, vertes en faible profondeur; d'abord flottantes, elles finissent par s'accrocher aux rochers pour donner naissance aux plantes.
-720 millions d'années : des calculs statistiques sur l'ADN laissent supposer que le règne animal remonterait jusque là.
-650 millions d'années : apparition des premiers animaux dans les océans : les éponges; ils seront longtemps considérés comme des plantes aquatiques; leurs descendants sont les gorgones et les coraux.
-635 à -542 millions d'années : période de l'Ediacarien.
-558 millions d'années : apparition d'un animal ovale et plat, avec une dorsale centrale, sans bouche, ni intestin, ni anus, qui mesure quelques dizaines de centimètres et qui vit au fond des océans, le dickinsonia, dont on s'est demandé longtemps s'il appartenait au règne animal ou au règne végétal.
-555 millions d'années : la taille des organismes augmente et l'on commence à voir apparaître des méduses.
-541 à -485 millions d'années : Au Cambrien apparaissent les trilobites, les conodontes, les ancêtres des palourdes, des bigorneaux, des crabes, des crevettes, des homards, des étoiles de mer et des oursins. Le Cambrien marque le début de l'ère primaire, celle des poissons, ou Paléozoïque.
-530 millions d'années : la vie planctonique continue de se diversifier et d'évoluer. Les ancêtres des poissons ne possèdent encore ni vertèbres, ni mâchoire, mais une armature interne cartilagineuse que garderont requins et raies.
-485 à -443 millions d'années : pendant l'Ordovicien se forment des couches géologiques de pétrole et de gaz. L'océan et l'atmosphère terrestre se refroidissent. Les continents de l'hémisphère sud se sont regroupés en un super continent : le Godwana. On assiste à une véritable explosion de la biodiversité mais aussi à une extinction massive des espèces au début et en fin de période. On notera l'apparition des champignons terrestres. (Première grande extinction voici 445 millions d'années : 70% des espèces disparaissent; ce désastre écologique serait la conséquence de l'explosion d'une étoile qui aurait entraîné des modifications chimique de l'atmosphère chargeant ce dernier de dioxyde d'azote qui aurait intercepté les rayons du soleil et causé une chute de température accompagnée d'une glaciation rendant une grande partie de la Terre, eaux comprises, inhabitable).
- 480 millions d'années : apparition de mousses adaptées aux milieux humides.
-450 millions d'années: aidés par la nourriture et l'énergie procurée par les plantes, les arthropodes, insectes, araignées, mille-pattes, scorpions et crustacés sortent des eaux pour peupler la Terre. Les arthropodes représentent 80% des espèces animales connues actuelles et forment le phylum (souche d'où est issue une série généalogique) le plus diversifié du monde animal.
-443 à -419 millions d'années : pendant le Silurien, le Godwana reste dans les latitudes hautes de l'hémisphère sud mais la calotte glaciaire se réduit. Des formes primitives de plantes multicellulaires envahissent les terres. Les poissons se diversifient et développent des écailles mobiles. Des scorpions, dont certains atteignent plusieurs mètres de long, peuplent les mers. Des poches de gaz et de pétrole se forment.
-417 à -350 millions d'années : au cours du Dévonien, apparaissent les ammonites. Des changements d'importance modifient profondément le règne végétal, dont un sera capital : l'apparition d'une matière capable de rigidifier les tissus : le bois. On notera que la diversification végétale ne s'accomplit pas par la compétition mais par l'entraide et parfois aussi l'association avec le monde animal. (Deuxième grande extinction voici 385 millions d'années due à l'effet de serre et au manque d'oxygène; 75% des espèces disparaissent, mais les arbres résistent mieux et reconstituent l'oxygène.)
-365 millions d'années : les tétrapodes sont les premiers vertébrés dotés de deux paires de pattes et d'une respiration normalement pulmonaire à sortir des eaux; ils n'ont qu'une obsession: éviter de se déshydrater; ils inventent l'amnios, une enveloppe grâce à laquelle l'embryon peut évoluer en milieu aqueux tout en étant préservé du dessèchement et des chocs.
-359 à -299 millions d'années : les forêts primaires dominées par des fougères, des prêles géantes et des lycopodes ressemblant à des palmiers sont à leur apogée. C'est l'époque du Carbonifère qui voit les résidus de ces plantes se transformer peu à peu en veines de charbon.
-298 à -252 millions d'années : au Permien, toutes les masses de terre, à l'exception d'une portion de l'Asie du Sud-Est, se sont agglomérées en un seul super continent appelé Pangée, qui s'étend de l'Équateur aux pôles. Ce continent est entouré par une mer universelle appelée Panthalassa. Sur le continent les variations de températures sont importantes (0 à 40° dans la même journée) ce qui amène les animaux à se doter de voiles thermorégulatrices. On assiste à l'apparition temporaire de la bipédie, à celle de grands reptiles ancêtres des dinosaures, à celle de quelques vertébrés volants. La sécheresse favorise le développement des gymnospermes dont les graines sont encapsulées dans une protection; les premiers arbres modernes (conifères) font leur apparition. La vie marine est riche en mollusques, échinodermes et brachiopodes, mais les derniers trilobites ont disparu avant la fin du Permien. (La troisième grande extinction survient vers la fin de la période : 75% des espèces terrestre et 96% des espèces marines disparaissent. Deux causes possibles : le manque d'oxygène suite à un changement climatique, des chutes de météorites). Le Permien clot l'ère primaire ou Paléozoïque.
-252 à -201 millions d'années : au Trias, la Pangée se fracture ce qui entraîne l'apparition de petits océans et de grandes îles appelées continents cimmériens. Un volcanisme intense prépare l'ouverture de l'Atlantique. Le climat est chaud, des dépôts de sel se créent, de grands déserts couvrent une partie des terres. Des espèces continuent de disparaître. Les ammonites se diversifient à partir d'une seule lignée survivante; des bivalves pélagiques sont abondants; les conodontes sont en voie d'extinction; les reptiles marins se développent; le nanoplancton (plancton à coquilles) fait son apparition. Les lycophytes, survivants des grands arbres de l'ère primaire et ancêtre de certaines plantes herbacées d'aujourd'hui, cèdent la place à d'autres plantes dont le gingkophyla (représenté encore aujourd'hui par le gingko biloba); les conifères vont se multiplier dans l'hémisphère nord.
-250 à -88 millions d'années : au Mésozoïque (qui couvre Trias, Jurassique et Crétacé), les reptiles à crêtes, à cornes, à plumes, bipèdes ou quadrupèdes, carnivores ou herbivores, géants ou minuscules, dominent le monde animal et colonisent tous les écosystèmes de la planète. C'est l'ère des dinosaures. Mais voici plus de 200 millions d'années apparaissent les ancêtres des mammifères qui ressemblent à des écureuils.
-201 à 145 millions d'années: au début du Jurassique, une quatrième grande extinction entraîne la disparition de 20% des espèces marines et d'une part importante des grands vertébrés terrestres. Mais les dinosaures survivants sont devenus plus résistants et les ancêtres des mammifères sont toujours là. Cette extinction aurait été causée par des impacts d'astéroïdes, par l'activité volcanique et par un changement climatique, lequel est devenu chaud et humide, ce qui favorise le développement d'une jungle végétale luxuriante propice au développement des grands herbivores et de leurs prédateurs.
-145 à -66 millions d'années
: le Crétacé,
période à laquelle se forment les gisements de craie, est
marquée par la disparition des dinosaures. A cette époque
vivaient encore au Canada, voici 77 millions d'années, une espèce
de ptérosaure, gigantesque reptile volant, qui fut confondu, pendant
une trentaine d'années à partir de sa découverte,
avec une autre espèce. Ce ptérosaure, appelé Cryodrakon
boreas, pouvait atteindre une hauteur de 10 m, une envergure de 10,5 m
et peser 250 kg. On connaît actuellement une centaine d'espèces
de ptérosaures réparties en Amérique, en Asie et en
Europe. En 2016, une nouvelle espèce de dinosaures à plumes,
plus gros qu'un chien, avec une crête sur la tête et un menton
en galoche, a été identifiée en Chine selon une étude
publiée dans la revue Scientific Reports du groupe Nature.
L'étrange animal, baptisé "Tongtianlong limosus", vivait
dans la région de Ganzhou au sud de la Chine à la fin du
Crétacé, peu avant l'extinction des dinosaures. Mesurant
environ 70 cm de long, queue comprise, il appartient à la famille
des oviraptorosaures, des théropodes proches des oiseaux qui vivaient
en Amérique du Nord et en Asie. D'une taille allant de la dinde
à l'éléphant, ces dinosaures à plumes avaient
peu ou pas de dents et se nourrissaient probablement d'œufs, de mollusques,
de plantes ou encore de noisettes… Au total, plus de 35 espèces
ont déjà été référencées.
Le Crétacé
clot l'ère secondaire ou Mésozoïque.
- 140 millions d'années : apparition
des plantes à fleurs ou angiospermes (graines dans un récipient),
qui regroupent tous les arbres à fruits, dont les feuillus. Les
angiospermes dominent les paysages naturels terrestres tropicaux et tempérés,
comme la savane ou la forêt. Elles laissent la place aux résineux
(pinophytes) et aux lichens dans les biotopes les plus froids. Elles sont
aussi présentes dans les milieux aquatiques. La vitesse stupéfiante
à laquelle le groupe des plantes à fleurs occupe toute la
Terre étonne les botanistes. Il rassemble aujourd'hui 90% des espèces
végétales et totalise quelques 350000 espèces, sans
compter celles qui sont encore découvertes chaque année.
-65 millions d'années : la chute d'une météorite d'une dizaine de kilomètres de diamètre au nord-ouest du Mexique provoque une cinquième vague d'extinction majeure: 75% des espèces disparaissent. Profitant de ce vide écologique, les mammifères prennent possession de la Terre en moins de 10 millions d'années.
-66 à -56 millions d'années : au Paléocène, le climat est, en moyenne, plus froid que celui du Crétacé. Il reste néanmoins plus chaud que l'actuel, et surtout plus humide qu'auparavant, avec des précipitations plus fortes et plus également réparties dans l'année. De là le développement de forêts plus denses qu'au Crétacé en Amérique du nord, et de mangroves sur le continent australien par 65° de latitude sud. La répartition géographique des continents se rapproche de la répartition actuelle. Le Paléocène ouvre l'ère géologique du Cénozoïque qui dure jusqu'à nos jours.
-56 à -34 millions d'années: l'Éocène voit s'épanouir de nombreux grands groupes encore représentés aujourd'hui parmi les vertébrés et les mammifères. C'est à cette époque qu'apparaissent, parmi d'autres espèces, les cétacés. A début de la période commence la collision de l'Inde et de l'Eurasie jusqu'alors séparées.
-55 à 35 millions d'années : apparition des primates.
-34 à -23 millions d'années : à l'Oligocène, les continents continuent de se rapprocher de leurs positions actuelles. L'Europe connaît une extinction massive de ses espèces remplacées par une invasion d'animaux asiatiques. Presque toutes les familles de mammifères modernes sont établies. L'antraotherium magnum (voir ci-après les photos), une sorte d'hippopotame, fait son apparition. Vers la fin de la période, un lion géant, le simbakubwa kutokaafrica, hante les savanes africaines; pesant 1500 kg et sept fois plus gros qu'un lion actuel, il était capable de dévorer des éléphants et des hyppopotames (voir ci-après).
-23 à -5 millions d'années : le Miocène est caractérisé par un climat plus sec, plus froid, moins humide, d'où une tendance à la désertification de certaines zones. L'Amérique du Sud se rapproche de l'Amérique du Nord provoquant l'élévation de la Cordillère des Andes. La Méditerrannée se forme mais le détroit de Gibraltar se ferme et cette mer nouvelle s'assèche (crise de salinité messinienne). Vers la fin de la période, le Sahara se désertifie. Les forêts tropicales cèdent la place à la savane. La faune se rapproche de la faune moderne; le dinothérium, un des plus grands animaux ayant jamais existé (4,5 mètres de haut et plus de 15 tonnes), une sorte d'éléphant, apparaît en cours de période; l'antraotherium magnum (voir ci-après les photos) disparaît vers la fin de la période remplacé par les suidés (phacochères et cochons).
- 7 millions d'années : apparition des hominidés.
-5,3 à -2,6 millions d'années : au Pliocène, le détroit de Gibraltar s'ouvre et l'eau de l'Atlantique se déverse dans la Méditerranée. La connexion entre l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord se met en place. Le climat continue de se refroidir mais devient plus humide. Le dragonnier fait son apparition. La masse de la végétation est constituée de hêtres, de chênes, d'érables, auxquels s'associent des sassafras, des lauriers-nobles, des séquoias, des camphriers, des viornes, des vignes, des figuiers, des noyers, enfin le chamaerops humilis ou palmette ; mais ce dernier ne se trouve plus que dans les parties les plus méridionales de l'Europe. Un riche tapis d'herbes couvre la surface de la Terre et sert de pâturage aux nombreux mammifères herbivores, gazelles, cervidés, bovidés... Le dinothérium est en voie d'extinction ; les mastodontes commencent à émigrer, les singes quittent l'Europe pour se retirer en Afrique; les chevaux font leur première apparition ; mais, par-dessus tout, les proboscidiens (animaux à trompe) prennent un nouveau développement; le Pliocène est l'époque de l'éléphant méridional, de l'éléphant antique, des rhinocéros à narines étroites et de Merk, du grand hippopotame... Les eaux marines sont peuplées de cétacés, et les mollusques terrestres prennent de l'importance. Le Pliocène clot l'ère tertiaire.
-2,58 millions d'années à -11700 : Le Pléistocène ouvre l'ère quaternaire. C'est une période marquée par des cycles glaciaires dont la fin correspond plus ou moins au Paléolithique. Ses faunes marines et continentales sont proches des faunes actuelles. Plusieurs espèces de grands mammifères, telles que les mammouths, les mastodontes et les tigres à dents de sabre (voir ci-après les photos), s'éteignent en Australie et en Amérique, concomitamment à l'arrivée d'Homo sapiens sur ces continents, à la fin du Pléistocène. Les extinctions sont un peu moins nombreuses en Europe et en Asie à cette époque. Partout, ce sont d'abord les grands animaux qui disparaissent, et la surchasse par l'homme est mise en cause dans de nombreux cas.
-300000 ans : apparition de l'homo sapiens.
-40000 ans : l'homo sapiens supplante l'homme de Neandertal.
-10000 ans à nos jours : l'Holocène voit se produire des périodes alternées de glaciation et de réchauffement. La flore et la faune évoluent peu, mais on constate des déplacements imposés par les variations climatiques. Vers -10000, le Sahara se couvre de végétation et de multiples lacs s'y créent. Les troupeaux de grands herbivores quittent les zones tropicales où les forêts s'étendent, pour se diriger vers les savanes apparues dans les déserts. Les hommes, encore chasseurs et cueilleurs, les accompagnent. Entre -5000 et -1000, un retour de la désertification pousse les populations du Sahara à se diriger vers le Nil pour y créer la civilisation égyptienne; un phénomène similaire est observé en Amérique du Sud (civilisation de Paracas). Vers - 3400 ans intervient un refroidissement global, la néoglaciation, suivi d'anomalies climatiques : optimal climatique médiéval, petit âge glaciaire (du 14ème au 19ème siècle), réchauffement climatique actuel.
Et maintenant, où allons-nous?
On estime à 80 millions de têtes les bisons qui parcouraient les plaines de l'Amérique du Nord avant que l'armée américaine n'entreprennent de les massacrer pour venir à bout plus facilement des tribus indiennes. A l'issue du massacre, il ne restaient plus que 800 bêtes. Aujourd'hui, dans une réserve, un troupeau de 4000 bêtes vivant en liberté s'est reconstitué.
Datée de -200 à -125 millions d'années, la plus vieille forêt du monde, dans le Queensland, en Australie, morcelée par l'agriculture et l'industrie, est en voie de disparition avant d'avoir été explorée à fond; des centaines d'espèces végétales et animales à jamais inconnues la suivront dans la mort!
Actuellement de nombreuses espèces continuent
de disparaître et l'on peut se demander si la Terre ne vit pas une
sixième grande extinction.