Rosières
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La commune de Rosières partage son territoire entre la plaine de l'Emblavez et les premiers sucs (monts) de la chaîne du Meygal. Elle est située au coeur du Velay, à 18 km du Puy-en-Velay, à 65 km de Saint-Etienne, à 15 kilomètres d'Yssingeaux, à 13 km de Retournac, et à 5 km de Lavoûte-sur-Loire, au milieu d'un paysage reposant de montagnes peu élevées. La plaine est à une altitude d'environ 500 mètres alors que le point culminant de la commune, le sommet du suc de Jalore, atteint une altitude de 1074 m.  D'après le dictionnaire topographique de la Haute-Loire, le nom de Rosières apparaît vers 940 dans le cartulaire du Monastier sous la forme Roserias; puis en 1096, dans le cartulaire de Chamalières sous la forme Rosariis, postérieurement on trouve Rozeyras (1285), Rosserias (1311), Roseyras (1408), Roserires (1534), Rouzières (1629), Rozières (18ème siècle, Cassini). Des puits funéraires gallo-romains y ont été découverts. En 511, elle fut englobée dans les États du roi d'Austrasie, puis dans la monarchie française lorsque Clotaire II, eut réuni entre ses mains toutes les possessions de sa dynastie en 614. Le christianisme y arriva vers le milieu du troisième siècle. Tout au long du Moyen Âge et de la Renaissance, elle fut sous l'influence de la famille de Polignac. En 1789, Rosières appartint à la province du Velay, à la subdélégation et sénéchaussée du Puy. La commune comptait 2500 habitants en 1793 et seulement 1536 en 2015; l'érosion de la population semble se poursuivre.  

Cette commune possède un patrimoine historique et naturel notable : une partie de l'église et le calvaire sont classés au titre des monuments historiques et le ravin de Corboeuf est classé comme site naturel protégé. La ligne de chemin de fer de Lavoûte-sur-Loire à Yssingeaux, qui traversa l'agglomération, fut inauguré en 1890; cette ligne est appelée la Galoche, à cause de sa lenteur... et de la difficulté qu'il y a à courir avec des galoches aux pieds! Sur la place du village se dresse une statue de Jeanne d'Arc surmontant une fontaine. 
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Le calvaire
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Le Calvaire ou Champs-Clos domine le bourg. On y accède en voiture en prenant un chemin qui se situe sur la gauche de la route principale à hauteur de l'ancienne voie de chemin de fer de la Galoche. Il s'agit d'un espace rectangulaire clos de murs en haut duquel se dresse un calvaire devant lequel se trouve une sorte de petit autel, le tout de facture médiévale. Cependant, cet ensemble n'est pas très ancien. Il a été édifié à l'initiative de l'abbé Chanal, curé de la paroisse, par le sculpteur Delorme, sous Louis XVIII, lors de la Restauration. De place en place, à l'intérieur des murs d'enceinte, sont creusées treize niches destinées à recevoir des croix en arkose de Blavozy. 
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La Galoche
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La Galoche était un petit train de montagne à voie métrique qui a circulé de 1890 à 1952 entre la Haute-Loire et l'Ardèche en passant par les gorges de la Suissesse. Sa ligne a été endeuillée par un accident. Le lundi 26 juin 1944, le train 106, effectuant le trajet entre Dunières et Lavoûte-sur-Loire, sur la ligne de la Galoche, surchargé, prend une vitesse excessive et déraille juste avant le viaduc de Chavalamard, sur la commune de Saint-Julien-du-Pinet. Le bilan est lourd : 12 morts dont un bébé, une soixantaine de blessés, dont 20 graves. Une plaque est apposé à l'endroit où ce drame a eu lieu. (voir un article de La Montagne relatant cet accident en cliquant ici). 
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 Les deux images ci-dessus sont extraites d'une vidéo que vous pouvez visionner en cliquant l'image
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Le Moulin de Pinard
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La voie de chemin de fer est maintenant un chemin carrossable. On peut l'emprunter pouir se rendre au Ravin de Corboeuf. Mais mieux vaut aborder la visite de celui-ci par la route du haut. Par ce chemin, on peut se rendre au Moulin de Pinard où se trouve un Musée qui évoque la ligne de chemin de fer de La Galoche.. 
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Un petit Colorado français : le Ravin de Corboeuf

Le ravin de Corboeuf est situé à 1km à l'est de Rosières, au milieu d'une région boisée. C'est un affluent de la Suissesse. L'intérêt du lieu tient aux diverses couleurs des ses argiles dénudées, rouge en bas, puis vertes, bleues et ocres, entrecoupées d'espaces blanchâtres, au fur et à mesure que l'on monte. Ces sédiments ont été dépposés dans un grand lac oligocène (ère tertiaire) qui occupait, voici 40 millions d'années, le Bassin de l'Emblavez et celui du Puy, aujourd'hui séparés par le horst (plateau) granitique de Chaspignac. La diversité des couleur tire son origine de celles des matières composantes. A la base, et sur une dizaine de mètres, dominent les argiles (ou argilites) sableuses rouges et des sables roses ou verdâtres; cette couche, la plus ancienne est dominée par la kaolinite, du nom d'une colline chinoise où l'on extrayait l'argile servant à la fabrication de la porcelaine; la couleur rouge et verte dépend du niveau d'oxydation du fer contenu dans les argiles. Localement, celles-ci s'enrichissent de grès. Au-dessus, les argiles alternativement beiges et bleues se superposent sur 55 mètres en une alyternance d'argiles tendres et d'argiles indurées, ces dernières contenant des traces de calcaire alors que des concrétions clacaires plus importantes nourrissent les couches d'argile bleu-verdâtre; ces argiles sont des illites qui tirent leur nom de l'État de l'Illinois (USA); elle proviennent de l'altération du granit en minéraux argileux; la présence de concrétions calcaires prédit l'évolution vers des dépôts marneux. La superposition des couches est découpée presque verticalement par de fines lignes blanches presque verticales de filons de calcite (carbonate de calcium).  

Le ravin de Corbeuf appartient aux formations que les géographes qualifient de bad-lands dans lesquelles alternent ravins et crêtes aiguës. Ces formations sont très sensibles au ravinement. Après un violent orage, on est surpris de l'importance des bourrelets qui se forment au fond des ravins. Ces masses de matière emportées des parois colorées en pente témoignent de l'imperméabilité et de la faible résistance du matériau qui les tapissent. 

Le ravin de Corbeuf n'est pas le seul exemple d'argiles versicolores à proximité de Rosières. On en trouve également d'autres, à tendance parfois marneuse sur les flancs des Sucs Rouges, à 2 km au sud de la bourgade. Les ariles marneuses sont plus conséquentes dans le Bassin du Puy ou à Glavenas (Emblavez). Résidus des déposés au fond du lac qui recouvrait autrefois le bassin, ils proviennent de l'érosion de la montagne granitique qui dépassait alors certainement de beaucoup le plateau actuel (900 m). Bien que les différents sites régionaux (Bassin du Puy et Bassin de l'Emblavez) soient comme on l'a dit séparés par le horst de Chaspignac, la superposition des couches s'y révèle comparable. Les zones creuses résultent de l'effondrement progressif, appelé subsidence, du socle granitique, voici 35 à 40 millions d'années, sous la pression de la montée des Alpes sur le vieux Massif central hercynien. C'est à cette époque que se formèrent la Plaine de la Limagne, occupée également par un lac, la Plaine du Forez et bien sûr le Bassin du Puy-Emblavez. 

Le volcanisme a également fortement marqué de son empreinte le paysage régional. Cette activité à notamment provoqué l'enfoncement des rivières à l'origine des razas (Corbeuf). Les premières manifestations eurent lieu voici 14 millions d'années. Elles ont donné naissance à des massifs qui doivent leurs formes de trachy-phonolitiques alourdies à une lente mais sûre érosion (Gerbizon, Miaune, Jalore). Des reliefs basaltiques anciens jalonnent également la contrée (Mézères, Recours, Chastel). Des tables volcaniques plus récentes témoignent des coulées de laves qui façonnèrent la Plaine de Beaulieu-Rosières et  le plateau de Devès, il y a 1 à 3 millions d'années. La percée des vallées de la Loire et de ses affluents ont largement contribué à déblayer les roches tendres de l'Emblavez en emportant de préférence les matériau argileux les plus vulnérables, ce qui a parfois déchaussé les matériaux volcaniques plus résistants (Chastel). A l'époque quaternaire, l'abaissement brutal du niveau du Bassin, la fin de la glaciation ainsi que les interventions humaines (déboisement, brûlis...) ont certainement aussi facilité l'érosion. Des argiles ont été emportées et des dômes de phonolite fragmentés en éboulis (chier blanc) qui ont fourni des matériaux de construction; les plaques de phonolites, utilisées à la place des tuiles ou des ardoises, sont appelées des lauzes.  
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Lavoûte-sur-Loire
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Au retour, nous nous arrêtons à Lavoûte-sur-Loire pour jeter un coup d'oeil à son église romane. La région allant de Polignac à Lavoûte-sur-Loire entrèrent très tôt dans l'histoire de la famille de Polignac. Du 11ème au 16ème siècle, la forteresse de Polignac et le château de Lavoûte se trouvèrent au centre d'un empire territorial aux mains des puissants vicomtes de Polignac. Constituées de plus de 70 domaines seigneuriaux, leurs possessions s'étendaient jusque dans le Gard et vers les frontières d'Auvergne. Après avoir été offert aux moines de l'abbaye de Tournus en Bourgogne en 1120, le fief de Lavoûte fut rendu aux vicomtes en 1251. Quittant la forteresse de Polignac pendant l’été, les vicomtes se mettaient à leur aise à Lavoûte. Au cours du temps, le modeste édifice prit des allures de château avec l'adjonction de tours et de fortifications. Au 16ème siècle, les Polignac délaissèrent complètement la forteresse de Polignac pour s'installer dans leur demeure Renaissance de Lavoûte-sur-Loire. L'église romane de ce village est dédiée à Saint-Maurice. Ce monument constitue un type intéressant d'église rurale dans le Velay; sa construction s'est étallée du 12ème au 15ème siècle, avec des ajouts et remaniements ultérieurs. Du 12ème siècle sont datables la nef, une partie du transept, la croisée surmontée du clocher sur coupole, quelques maçonneries du choeur. L'édifice se termine par un chevet carré percé d'une fenêtre dont la clairevoie appartient au 15ème siècle. Il paraît probable que l'abside ayant dû être ruinée vers cette époque, l'église fut fermée à l'est par un mur. La porte d'entrée primitive, aujourd'hui murée, était au nord. Des chapelles ouvrant sur le transept ont été ajoutées au 19ème siècle. La façade a été refaite, avec un escalier en tourelle et la construction d'une sacristie. L'intérieur de l'église contient un grand Christ en bois, une croix de procession, un autel roman, un tableau du 17ème siècle, une statue de Saint-Maurice, une Vierge noire et un Trésor. A la suite de plusieurs démarches, effectuées par M. l'abbé J. Fraisse, son curé, à partir de 1940, l'église a été classée monument historique et prise en charge par les Beaux-arts vers 1945. 
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