Aigues-Mortes
 
Aigues-Mortes (les photos sont  ici ) 

Cette journée sera consacrée à la visite d'Aigues-Mortes. La ville est située assez loin de notre gîte. Partis tard dans la matinée, nous nous dirigeons vers le sud-ouest, à travers une campagne aux champs protégés des vents par des haies de cyprès ou d'autres arbres, au milieu desquelles on aperçoit la végétation typique de la région, des pâturages entourés de canaux, des rizières et des vignobles, entre autres. Nous parvenons à destination à l'heure du déjeuner; nous pique-niquons sur un cours ombragé, assis sur un banc, en dehors de l'enceinte fortifiée, que la ville à largement débordé; au menu: saucisson de taureau et melon... J'achète, chez un marchand de boissons, une bouteille de melonade, un apéritif à base de melon, comme son nom le laisse deviner; outre le muscat (de Lunel, de Saint-Gilles ou d'ailleurs), introduit dit-on en Provence au 15ème siècle par le roi René, on trouve ici de nombreux apéritifs à base de fruits. 

Bien que la région ait été habitée depuis une époque très reculée, Aigues-Mortes ne vit le jour qu'au 13ème siècle. Auparavant, on mentionne l'existence d'un port des Eaux-Mortes, où s'embarquèrent des croisés en 1239; c'est d'ailleurs de là que viendra le nom de la future ville. Une partie importante du territoire de la région appartenait aux moines de l'abbaye de Psalmodi. 

C'est le roi Louis IX, plus connu sous le nom de Saint-Louis qui, souhaitant disposer d'un port sur la Méditerranée, décida de construire la ville, sur une terre marécageuse qui ne s'y prêtait guère. Le royaume de France, longtemps cantonné au nord du pays, s'était progressivement étendu vers le sud, sous Philippe Auguste et Louis VIII, mais l'emprise anglaise restait forte sur tout le sud-ouest. Saint-Louis poursuivit les agrandissements territoriaux du royaume en direction du sud, jusqu'à la Méditerranée. Cependant, la Provence, à l'est du Rhône, continuait à dépendre du Saint-Empire romain germanique; à l'ouest, le puissant comte de Toulouse et, au sud, le roi d'Aragon, seigneur de Montpellier qui guignait du côté de la Provence, menaçaient les possessions françaises; grâce à des mesures militaires (fortification de Carcassonne en 1240) et à des alliances (mariage de son frère Charles d'Anjou à l'héritière du comté de Provence en 1245), le roi s'efforça de maîtriser l'ambition de ses adversaires; mais la possession d'un débouché maritime important, à l'abri d'une entreprise ennemie, lui parut une nécessité, tant pour des raisons économiques (commerce avec l'Italie et l'Orient) que pour des motifs militaires, dans le contexte des croisades. 
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Le royaume de France à l'avènement de Saint-Louis Le Royaume de France à la mort de Saint-Louis
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Vers 1240, les premiers travaux commencèrent; un ouvrage défensif, qui devait devenir plus tard la Tour de Constance, fut édifié sur l'emplacement d'un ancien ouvrage, la Tout Matafère, construit sous Charlemagne, vers 790, pour abriter une garnison; il fallut enfoncer profondément des pilotis dans la vase pour assurer la stabilité d'un donjon massif. En 1246, le roi accorda d'importants privilèges aux habitants de la future cité (notamment des exemptions d'impôts). Deux ans plus tard, il échangea contre des terres près de Sommières, les possessions de l'abbaye de Psalmodi sur le territoire d'Aigues-Mortes; des travaux d'aménagement relièrent le port au Rhône, par le prolongement d'un ancien bras, et vers l'étang Mauguio, par le percement de la Grande Roubine*. En fait, contrairement à une idée reçue, Aigues-Mortes ne donna jamais directement sur la mer; le trafic s'effectuait par le chenal du Grau Louis conduisant de la ville à la mer et il devint intense: les navires apportaient du poivre, des épices, de la soie de Gênes, des cordes, des filets, des poteries, des meules de moulins d'Espagne, du sucre, de la confiture du Liban. En 1248, Louis IX s'embarqua d'Aigues-Mortes pour la septième croisade. En 1260, l'église Notre-Dame-des-Sablons était achevée. En 1269, le roi obtint des Templiers la cession d'une forêt à l'ouest de la ville qui s'étendit dans cette direction. En 1270, Louis IX partit pour la huitième croisade, au cours de laquelle il mourut, victime de la peste, en Tunisie. A part la Tour de Constance, Aigues-Mortes n'était pas encore fortifiée. 
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* Une roubine est un canal d'évacuation des eaux. 
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La Tour de Constance - Dessin ancien (Bibliothèque nationale)
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En 1272, Philippe III le Hardi passa contrat avec Guillaume Boccanegra pour la construction des remparts et l'aménagement du port; une nouvelle forêt fut abandonnée par les Templiers; l'expansion de la ville en direction de l'ouest se poursuivit; son aménagement suivait un plan relativement rigoureux inspiré des bastides, ainsi que le font ressortir les plans et les vues prises du ciel. En 1275, le port du Môle et sa digue, la Peyrade, furent créés ainsi que le canal qui réunit ce port à la ville. En 1286, à la suite des Vêpres siciliennes, le port fut pillé par l'Aragonais Roger de Loria; voici quelle fut la cause de ce malheur: à la suite des intrigues papales, la famille des Hohenstaufen, celle de l'empereur d'Allemagne, avait été évincée de la royauté sicilienne au profit de Charles d'Anjou; les Siciliens mécontents des mesures prises par ce dernier se révoltèrent contre les Français en s'appuyant sur le roi d'Aragon. 

En 1291, Philippe IV le Bel échangea les Salines de Peccais contre divers revenus avec le seigneur d'Aimargues et Uzès. Vers 1300, la Tour Carbonnière fut achevée; située sur la commune de Saint-Laurent-d'Aigouze, au milieu des marais, cette tour-porte défendit désormais l'approche d'Aigues-Mortes du côté des terres. En 1307, 45 templiers furent arrêtés et enfermés dans la Tour de Constance; quelques jours plus tard ils furent transférés à Alès et jugés; ils reconnurent s'être livrés à des choses perfides et inavouables, mais affirmèrent aussi que, malgré leur initiation aux arcanes de l'Ordre du Temple, ils n'avaient jamais renié leur foi chrétienne; les mêmes événements se reproduisaient un peu partout en France; l'Ordre fut dissout, beaucoup de ses membres périrent sur le bûcher et Philippe le Bel mit leur héritage dans sa poche. Vers 1346, la ville fut dotée d'un hôpital; il remplaça l'hospice de Saint-Louis qui avait disparu. 

La guerre de Cent ans n'épargna pas Aigues-Mortes. La place, livrée aux Bourguignons par son gouverneur, fut assiégée par Charles de Bourbon, au nom du dauphin de France; elle résista, mais ses habitants se soulevèrent et massacrèrent la garnison en 1421; les morts furent si nombreux qu'il était impossible de les inhumer rapidement; on craignit qu'en pourrissant ils ne remplissent l'air de miasmes délétères qui causeraient des épidémies; pour empêcher les corps de se corrompre, on décida de les entasser dans une tour de l'enceinte et de les saler, comme la chair de porc dans un pot de grès; la tour fut alors baptisée Tour des Bourguignons. En 1423, Aigues-Mortes devint le port d'attache de la flotte de Jacques Coeur dont les navires sillonnaient la Méditerranée, notamment pour le commerce du Levant; mais, le port s'ensablant, cette flotte dut partir s'installer à Marseille en 1447. 

En 1461, Louis XI supprima le privilège obligeant les commerçants entrant ou sortant du royaume à transiter par Aigues-Mortes. En 1481, Marseille étant devenue française, le port d'Aigues-Mortes, sujet à l'ensablement, perdit une grande partie de son utilité originelle; son déclin devint irrémédiable. 
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Aigues-Mortes vue d'un satellite (Google Earth)
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En 1538, Aigues-Mortes fut choisie comme lieu de rencontre entre François Ier et Charles Quint qui s'y réconcilièrent. Les guerres de religion troublèrent à nouveau la cité; la possession des salines voisines fut un enjeu de la lutte; en 1575, après le massacre de la Saint Barthélémy, les protestants firent sauter une porte de la ville, pénétrèrent dans l'enceinte et vandalisèrent l'église, les chapelles et les couvents; par la paix de 1576, Aigues-Mortes devint l'une des huit places de sûreté méridionales des huguenots; cependant, la population restait en majorité catholique et les rixes furent nombreuses. 

En 1622, les troupes de Louis XIII mirent le siège devant la ville; le gouverneur protestant, Gaspard de Coligny, comte de Châtillon, qui n'en était pas à un reniement près, livra la place au roi et, par la paix d'Alès, en 1629, Aigues-Mortes redevint complètement catholique. Les persécutions contre les réformés avaient déjà commencé puisque, dès l'entrée des troupes royales dans la cité, des prisonniers protestants auraient été précipités dans les oubliettes; après la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV, en 1685, les protestants réfractaires furent jetés dans la Tour de Constance; Abraham Mazel s'en évada en 1705; Marie Durand, arrêtée jeune afin d'inciter son frère, qui était pasteur et sera pendu, à se livrer, y passa 38 ans à consoler les autres prisonnières dont certaines restèrent enfermées plus de 40 ans; les dernières prisonnières ne furent libérées qu'en 1768, vers la fin du règne de Louis XV. Entre temps, le canal d'Aigues-Mortes à la mer avait été percé et le Grau-du-Roi aménagé en 1725. En 1772, le percement du canal de Beaucaire fut entrepris. Malgré la disparition de son port, Aigues-Mortes n'en demeurait pas moins un élément important de la défense d'une côte où elle était la seule ville fortifiée. 

Lors de la Révolution, d'abord bien accueillie, la ville prit le nom de Port-Pelletier; l'église et chapelles furent converties en temple de la raison ou en clubs de discussions politiques et les suspects remplacèrent dans la Tour de Constance les religionnaires élargis. Le centre ville se vidait au profit des faubourgs où se bâtissaient des cabanes couvertes de roseaux. En 1803, sous Napoléon Ier, l'église Notre-Dame-des-Sablons fut rendue au culte. En 1811, le démantèlement des fortifications fut commencé; l'hôtel du Gouverneur fut alors concédé au services des Douanes. 

En 1840, la Tour de Constance fut inscrite sur la liste des monuments historiques. Elle n'avait jamais cessé d'être propriété de l'État. 

En 1869, sous Napoléon III, Aigues-Mortes cessa définitivement d'être une place forte. 

En 1892, dans un climat d'intense nationalisme, une rixe éclata entre les ouvriers français et les ouvriers italiens des salins de Peccais. On compta 9 morts et une centaine de blessés chez les Transalpins; il ne leur fut jamais rendu justice. La Tour de Constance les abrita un moment de la colère de leurs adversaires.  

En 1903, l'enceinte et l'hôtel du Gouverneur furent classés monuments historiques. En 1907, 300 hectares de vignes furent plantés sur le territoire d'Aigues-Mortes qui profita de la crise du phylloxera. 

En 1986, les Douanes abandonnèrent l'hôtel du Gouverneur. La Caisse nationale des monuments historiques et des sites entreprit la réhabilitation du bâtiment; un ascenseur fut installé dans la Tour de Constance. 

En plus des salines encore en exploitation, Aigues-Mortes est réputée pour ses asperges et ses vins des sables. C'est aujourd'hui un gros bourg de pêcheurs, d'agriculteurs et d'ouvriers des salines. 
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Plan des remparts (informations touristiques) - Nous avons suivi le chemin inverse de celui des flèches
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Nous abordons les remparts par le nord et j'avoue être quelque peu désorienté; je suis déjà venu ici par le sud-ouest et l'impression est très différente; de ce côté, l'espace est moins vaste, les maisons des faubourgs touchent l'enceinte de la vieille ville; tout me semble complètement changé.  

Nous pénétrons à l'intérieur par la Porte de la Gardette, en face de laquelle débouche la rue principale qui conduit jusqu'à la place centrale; cette place, n'est d'ailleurs plus située au centre de l'axe est-ouest, mais décalée vers l'ouest, partie de la ville qui se développa en premier, comme on l'a souligné plus haut. Nous voici sur la Place d'Armes, bordée au nord par la muraille et d'anciennes casernes, au sud par les terrasses de quelques cafés et restaurants. Nous nous dirigeons sur la droite, vers la billetterie d'accès aux remparts. A gauche, on aperçoit une échauguette, à l'angle du mur de retranchement de l'Hôtel du Gouverneur. Nous traversons une cour où a été érigée, en 1968, une stèle à la mémoire des protestants victimes de l'intolérance religieuse. 

L'Hôtel du Gouverneur fut construit sur l'emplacement de l'ancienne maison du roi, incendiée en 1421, lors de l'insurrection contre les Bourguignons. Cet édifice possède un très bel escalier du 17ème siècle. De l'autre côté, s'étend une cour intérieure à travers laquelle nous nous rendons à la Tour de Constance. Le rempart est relié à cette tour par un pont à trois arches posé au dessus d'un fossé où croupit une eau verdâtre. Nous empruntons la passerelle pour gagner l'entrée de la tour. 

La Tour de Constance, achevée en 1248, est un énorme cylindre de 30 mètres de haut et de 22 mètres de diamètre, surmonté d'une tourelle; ses murs mesurent 6 mètres de large. Elle fut conçue pour être imprenable et dissuader aux ennemis de livrer l'assaut. On accède aux différents niveaux par un escalier à vis aménagé dans l'épaisseur du mur. L'étage le plus bas est constitué par un cul-de-basse-fosse qui servir de lieu de stockage et aussi probablement de prison; il ne se visite pas; un trou rond grillagé, percé dans le dallage de la salle du bas, y donnait accès; le même dispositif de passage d'un étage à l'autre se reproduit jusqu'à la terrasse.  

La salle basse, ou Salle des Gardes, est couverte d'une voûte à douze quartiers dont les ogives retombent sur des culots* décorés portés par des colonnettes polygonales; quatre archères** ouvrent sur l'extérieur; au nord, l'entrée est formée d'une double porte que fermait une herse de bois; on surveillait la salle basse depuis une coursière*** annulaire creusée en hauteur dans l'épaisseur du mur; la porte sud, menait au château. La salle basse, tenait lieu de sas où les visiteurs, entrés par le nord, pouvaient être surveillés et isolés, en fermant la porte sud, puis réduits à l'impuissance du haut de la coursière; une cheminée abritant un four y fut construite en 1868; outre ce détail architectural, on note également la présence de placards muraux. 

*  Pierre taillée en surplomb supportant une charge. 
** Ouverture étroite permettant de tirer à l'arc. 
*** Chemin de ronde. 

Le vestibule qui précède la salle haute, ou Salle des Chevaliers, est remarquable par la qualité de sa décoration; cette seconde salle servit de prison pour les protestants; des signes gravés dans les murs rappellent leur passage (une croix et le mot résister, lequel aurait été écrit par Marie Durand); l'architecture de la salle haute est comparable à celle de la salle basse. 

Une terrasse recouvre l'ensemble; on y jouit d'une belle vue sur la ville et la campagne environnante, les marais, les canaux et les salins, avec leur tables salantes et leur camelles* d'une blancheur étincelante; elle constituait un excellent poste d'observation; les anciennes archères ont été transformées, au cours du temps, en embrasures à canons, afin de les adapter au progrès technologique. De ce promontoire, on identifie facilement l'église Notre-Dame-des-Sablons, avec son court clocher à peigne, et la place centrale arborée sur laquelle s'élève, depuis 1849, la statue de Saint-Louis, oeuvre du sculpteur Jean-Jacques Pradier dit James Pradier.  

* Tas de sel que l'on a retiré d'un marais salant. 
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Les toits de la ville vus de la terrasse - Au centre, Notre-Dame-des-Sablons
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Une élégante tourelle s'élève sur la terrasse; au sommet de cette tourelle, un phare guidait les bateaux et, de là, un veilleur s'assurait que tous venaient bien acquitter leurs droits de douane. 

Nous revenons vers la cour intérieure, derrière l'Hôtel du Gouverneur, pour faire le tour des remparts. Cette muraille de 1640 mètres (d'autres disent 1634 m), percée de poternes, est  pourvue de créneaux et renforcée par des tours; elle fut édifiée, on l'a dit, au 13ème siècle; elle était surmontée d'un chemin de ronde relié aux rues intérieures par des escaliers; elle fut adaptée aux armes nouvelles aux 16ème et au 18ème siècles; ces modifications ont entraîné la disparition de structures de bois (hourds) et des toitures. L'enceinte dessine un quadrilatère irrégulier flanqué de dix portes et de cinq tours (soit une quinzaine d'ouvrages); entre les ouvrages de défense, les courtines sont formées d'un mur de 11 mètres de haut et de 2,5 mètres d'épaisseur; l'intérieur des murs de pierres de taille est comblé par un rembourrage de pierrailles, de chaux et de sable; les tâcherons ont fréquemment laissé leur signe, peut-être pour faciliter le calcul de leur rémunération basée sur le travail fourni; le matériau utilisé est un calcaire jaune coquiller provenant probablement des carrières situées entre Beaucaire et Montpellier, d'où il était acheminé par bateaux. 
 

Le chenal maritime et la salle d'étage de la Tour de Sel  
(Dépliant touristique)
 

Nous passons d'abord au dessus de la Porte des Remblais, puis nous parvenons à la Tour des Bourguignons de sinistre renommée: c'est là qu'ont été entreposés, après avoir été dûment salés, les corps des victimes du soulèvement de 1421. Nous parvenons alors à la muraille sud; nous passons au-dessus de la Porte de l'Organeau qui tient sans doute son nom du gros anneau que l'on peut voir sur les quais, les ancres, ou le pont des navires, lequel est destiné à recevoir de forts cordages (haussières); puis se succèdent la Porte des Moulins, appelées ainsi en mémoire des moulins qui s'y trouvaient jadis, la Porte des Galions, la Porte de la Marine, la Porte de l'Arsenal; on remarquera que la moitié des portes de la ville s'ouvrent sur cette façade; notons également, dans les bâtiments, la présence de latrines qui consistent en des cabinets, en surplomb de la muraille, dont le plancher est percé d'un trou ouvert sur le fossé. La Tour de la Poudrière s'élève à l'angle des façades sud et est; de cet endroit, on bénéficie d'une belle vue sur les marais, les canaux, les salins et les cultures qui s'étendent vers l'est presque aux pieds des murailles; nous passons au dessus de la Porte de la Reine, ornée de gargouilles grimaçantes, et de la Porte des Cordeliers; entre les deux, à peu de distance, se trouve la chapelle des Pénitents gris. La Tour de Villeneuve se dresse à l'angle des façades est et nord; la Tour de la Mèche lui succède, sur la façade nord,  puis la Porte Saint-Antoine et la Tour de Sel, entre lesquelles s'élève, derrière les maisons, la chapelle des Pénitents blancs, enfin nous atteignons la Porte de la Gardette, notre point de départ. On notera que, si au sud, défendu par la mer, les portes sont plus nombreuses, au nord, plus menacé, ce sont les tours qui prennent le dessus. 
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Une porte de la muraille sud
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Nous nous rendons en voiture auprès de la façade sud afin d'admirer avec davantage de recul l'ensemble architectural. Nous longeons cette façade jusqu'à la Tour des Bourguignons et ce que je vois est alors en phase avec mes souvenirs. Ces fortes murailles jaunâtres, tantôt lisses, tantôt tavelées de bossages, pareils à des grains de beauté de pierre, sont réellement imposantes. 

Le temps nous manque pour visiter les chapelles des Pénitents blancs et de Pénitents noirs, l'église Notre-Dame-des-Sablons, que nous n'aurons vue que de loin, par dessus les toits et la place où trône encore le saint roi Louis IX prêt à partir en croisade. Ce sera pour une autre fois. 

Après le repas du soir, nous prenons un peu de repos, car il nous faut repartir pendant la nuit, mon fils et moi, pour aller récupérer notre voiture sur les bords de la Loire et rendre le véhicule de location qui nous a dépannés; les autres membres de la famille garderons notre gîte. Du voyage, je ne retiendrai que deux choses: la beauté du viaduc de Garabit, aperçu illuminé dans la nuit, bien supérieure à l'apparence de celui de Millau, à cette heure tardive, et le repas d'une fraîcheur douteuse pris le lendemain au Caylar, pendant le retour, lequel m'a indisposé! 



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