Olloix (3)
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L'église se situe sur la partie sud du château flanqué de cinq tours. Constituée de deux chapelles, elle était directement accolée à la muraille, à l'angle sud-est. On y pénétrait par l'intérieur du château. La chapelle haute, aujourd'hui disparue, était dédiée à Sainte Catherine et réservée au Commandeur (ou Grand Prieur), la chapelle basse, dédiée à Saint Jean Baptise, était ouverte aux villageois. Cette chapelle était constituée d'une tour servant de sacristie, du choeur voûté d'arcs en ogive dont les nervures reposent toujours sur des "culs de lampe" à motifs de feuillage, et de la nef aux voûtes en arcs brisés. Le choeur et la nef sont assimilables à une travée formant abside. Il n'existait aucune entrée extérieure. Une ouverture derrière l'autel, placé contre le mur et légèrement surélevé, éclairait le fond du choeur. Une balustrade à l'antique séparait l'autel des fidèles. Depuis l'entrée, en se tenant face au choeur, on distingue un alignement de colonnes, quatre sur les piliers à l'intérieur de la nef et autant à l'extérieur. A l'origine, les deux nefs latérales n'existaient pas. On pense qu'une arcature courait le long de la nef principale. Elle aurait été composée d'une série d'arcades peu saillante portée par des pilastres ou des colonnes destinées à décorer les parties lisses du mur. On pense aussi à un ensemble d'arcs formerets directement engagés dans les parements des murs lesquels se seraient profilés comme des moitiés d'arcs en ogive. A partir du 13ème siècle, ces arcs furent plutôt utilisés comme arcs de décharge recevant la portée des remplissages des voûtes pour alléger la structure. Les moines placèrent entre ces arcs le tombeau d'Odon de Montaigut, connu dans la région sous le nom de Saint Gouerand, Commandeur et Grand Prieur, mort vers 1345, qui aurait été le premier Commandeur de l'Ordre de Malte successeur des Templiers. Les restes de ce tombeau, qui fut plusieurs fois déménagé, au hasard des remaniements de l'église, son gisant et une arcade de pierre, sont visibles à gauche en entrant. Guillaume de Chalus d'Antraigues, un autre membre de la communauté, fut également inhumé dans l'église; sa modeste pierre tombale ornée d'un blason "d'or à la croix engrêlée d'azur" est aujourd'hui encastrée dans le mur d'une grange près de l'ancienne poste. 
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Les arcatures
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Les Terriers, nous apprennent que la Commanderie fut entretenue jusqu'en 1521. Un siècle plus tard, la décadence était là. L'Ordre de Malte, en lutte contre les Turcs, manquait de moyens. Olloix se dégrada et le Commandeur s'en fut résider à l'annexe de Chaynat. Vers 1700, la majeure partie des bâtiments fut démantelée et seule la chapelle basse fut préservée ainsi que quelques murs et une tour encore en partie visible. Une chapelle, dédiée à la Vierge, fut construite en 1725, côté sud. Les multiples changement qui entraînèrent le transport d'Odon de Montaigut à son emplacement actuel eurent lieu au 19ème siècle. A la chapelle nord, côté gauche, s'ajoutèrent le clocher-porche et des bas-côtés afin de donner à l'église le traditionnel plan en croix (nef, abside côté choeur, transept barrant la nef). L'église d'Olloix devint église paroissiale en 1715, à la place de celle de Liozun, définitivement abandonnée. 
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Le blason de Chalus d'Antraigues  
En image et sur un mur près de l'ancienne poste
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A la sortie, en levant la tête, on peut admirer les modillons, pierres sculptées de divers motifs (pomme de pin, tonnelet, visage, eau...) qui supportent la corniche de pierre évacuant les eaux pluviales. Dans le cimetière, à l'arrière de l'église, subsistent les vestiges de l'ancien mur extérieur de la chapelle basse correspondant à la hauteur actuelle du choeur. On observe dans sa structure un changement de la nature des pierres: larges et lisses en bas et plus grossières vers le haut. 
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Un modillon
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Extrait d'un bulletin de la paroisse Saint-Ephrem (2017) - L'église d'Olloix, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, se trouve dans le haut du pays, à 860 m d'altitude, à la sortie ouest du village en allant vers les Arnats. Elle est accolée à l'ancien cimetière où figure la tombe de la famille De La Tour Fondue qui possédait le bâtiment devenu aujourd'hui la Maison de la Monne. La fondation de l'église remonte au 12 ème siècle, ou du moins au début du 13 ème siècle. Les historiens ne s'entendent pas sur ses fondateurs, les Templiers ou des moines hospitaliers. L'hypothès la plus vraisemblable est que cet édifice est l'héritage d'une puissante commanderie fondée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem devenue un ordre religieux en 1113, sous la domination musulmane à Jérusalem. L'église actuelle se situe sur la partie sud du château qui en occuppait le centre lui-même flanqué de cinq tours, dont il ne reste seulement que les vestiges de l'une d'entre elles. Le gisant et une arcade de pierre qui constituent les restes du tombeau d'Odon de Montaigut furent plusieurs fois changés de place aux grés des transformations de l'église; ils sont actuellement à gauche en entrant. Odon de Montaigut, connu dans la région sous le nom de saint Gouerand, fut Commandeur et Grand prieur de la commanderie d'Olloix. Il est mort vers 1345. Peu avant 1700, la plus grosse partie du bâtiment fut démantelée, seule la chapelle basse fut préservée, couverte à la différence de la toiture primitive, ainsi que quelques murs et une tour encore debout aujourd'hui. Une chapelle, construite en 1725 côté sud, est dédiée à la vierge. Le reste appartient au souvenir des dermiers commandeurs. Les ultimes changement qui entraînèrent la migration du mausolée d'Odon de Montaigut à son endroit actuel ont eu lieu au 19ème siècle. A la chapelle nord, côté gauche, s'ajoutèrent un clocher-porche et des bas-côtés afin de donner à l'église le traditionnel plan en croix (nef, abside côté choeur, trancept barrant la nef). Cet édifice religieux devint église paroissiale en 1715 à la place de celle de Liozun, définitivement abandonnée depuis le 17 ème siècle.
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Les ordres religieux de chevalerie 

Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, était un ordre religieux, créé en 1070, établi à Jérusalem avant la première Croisade. Cet ordre se consacrait aux soins des pèlerins qui venaient prier au Saint Sépulcre sur le site présumé du tombeau du Christ. Ils prirent part aussi à la défense des lieux saints. Ils constituent le seul ordre ayant survécu jusqu'à nos jours sous le nom de Chevaliers de Malte. 

Les Templiers, ou ordre du Temple, partirent pour la première Croisade, à l'appel du pape Urbain II en 1096. Le siège de Jérusalem commença début juin 1096. La ville prise aux musulmans, un royaume fut créé dont Baudouin Ier devint le monarque. Autour de ce royaume de Jérusalem, dans les années qui suivirent, des États francs se constituèrent au Moyen Orient. Ils furent défendus par les Croisés pendant près de deux siècles. A leur apogée, ces États s'étendaient du sud de la Turquie jusqu'au golfe d'Akaba sur la mer Rouge. Les Templiers, moines guerriers, tenaient sans doute leur nom du Temple de Jérusalem édifié par le roi Salomon, fils du roi David, entre 970 et 931 avant notre ère pour accueillir l'Arche d'Alliance qui contenait les lois et les commandements (ou décalogue) dictés par Dieu (Yahvé en hébreu) à Moïse sur le Mont Sinaï. Hommes de guerre, ils étaient chargés de l'escorte et de la protection militaire des pèlerins. Au cours du temps, ils furent chargés de la défense de maintes places fortes; de nombreux fiefs tombèrent entre leurs mains; leur richesse, qui avait considérablement augmenté, et leur implantation à travers toute la chrétienté, les amenèrent à jouer le rôle de banquier, un rôle périlleux dans la mesure où il devait exciter la convoitise de rois souvent impécunieux.  
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Un chevalier de Malte
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L'ordre des Chevaliers Teutoniques fut fondé pendant le siège de Saint-Jean d'Acre, en 1189-1190, avec la mission de soigner les croisés germaniques. Il devint un ordre militaire en 1196. Après la perte de la Terre Sainte par les croisés, les Chevaliers Teutoniques repartirent guerroyer en Europe du nord. 

Le chevalier Odon, tel qu'on peut l'observer aujourd'hui, est revêtu de la tenue de croisé: cotte d'armes et cape blanche marquée de la croix de Malte sur l'épaule gauche. Ses mains nues jointes en prière ont été réparées suite à des dégradations survenues pendant de la Révolution. Au combat, elles étaient protégées par des gantelets en mailles de fer. Ses pieds sont chaussés de sorbelets, également en fer; on devine sur sa tête le bacinet, sorte de casque. Couché à ses pieds, un chien, symbole de la fidélité. L'épée des croisés, non représentée avec le gisant, mesurait en général 1 mètre de long pour un poids moyen de 2 kg.

 
L'intérieur de l'église d'Olloix Une piéta
L'autel de la piéta Le gisant d'Odon de Montaigut
 Une belle porte en pierre de Volvic dans la rue principale (avril 2010)  Un arbre mort sur le chemin des Varennes (avril 2010)

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