Issoire: La Tour de l'Horloge
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La Tour de l'Horloge 

Commandée vers 1480 par Austremoine Bohier, un Issoirien nommé intendant des finances du royaume, cette tour est alors qualifiée de beffroi. Disposait-elle d'une horloge au départ? Abritait-elle les réunions des élus  issoirien? En l'absence de dessins, de récits d'époque il n'y a pas de réponse sûre. 

Plus tard, en 1791, on apprend que la maison commune, ancêtre de la mairie, quitte la tour. 

En 1830, le conseil municipal décide de construire une horloge sur l'ancien beffroi et de refaire la façade en pierre de Volvic. La tour va alors devenir un théâtre utilisé jusqu'en 1950, d'où le nom de "Bar du Théâtre" d'un café voisin. 

Les conditions modernes de sécurité, le besoin de revitaliser le commerce du centre ville, sont à l'origine de la transformation de la tour en équipement culturel à vocation touristique. 

Tout naturellement, l'histoire évoquée est celle de la Renaissance, date à laquelle fut construite la tour, et aussi parce que ce siècle fut l'un des plus marquants de l'histoire d'Issoire. 

La technique retenue pour évoquer cette époque est celle du scénovision, façon nouvelle de raconter une histoire. Les lieux, les bruits, les odeurs sont reconstitués minutieusement et les personnages parlent aux visiteurs. Le scénario a été commandé à Marcel Jullian. 

Quant au sommet de la tout, il a gardé la fonction d'horloge, avec les heures qui sonnent, mais il est ouvert au public qui peut de là-haut promener son regard sur les lointains montagneux par delà les toits rouges de la cité. 

La rénovation d'un bâtiment voisin ajoute des surfaces d'atelier, d'exposition et d'informations actives. Pendant notre visite, en mai 2007, une exposition consacrée à l'aluminium s'y tenait. Ce métal est très utilisé dans les usines de fabrication aéronautique et notamment par les établissements Ducellier de la ville. Dans la seconde partie du 20ème siècle, cette usine acheta une énorme presse fabriquée en Union soviétique dont la maquette est exposée au musée. J'ai appris là, entre autres choses, qu'au 19ème siècle, avant que l'on sache l'extraire facilement au moyen de l'électricité, l'aluminium aujourd'hui si commun était considéré comme un métal rare et, qu'avant d'en fabriquer des casseroles, il fut utilisé en bijouterie! Les créateurs modernes lui ont même cherché d'autres emplois et l'on exposait au musée une robe conçue par Paco Rabanne qui ressemblait à une sorte de cote de mailles moderne.  


La mesure du temps 

Une tige verticale, dont l'ombre dessine un trait sur un cadran, adaptation du bâton du berger planté droit dans le sol, fut l'une des premières mesures du temps qui resta en usage jusqu'au 14ème siècle. Ce système fut ensuite amélioré en courbant la tige et est encore en usage de nos jours sous forme de cadran solaire. Malheureusement, cette mesure du temps ne fonctionne pas par temps couvert. 

Aussi les Égyptiens inventèrent-ils la clepsydre, sorte de fontaine à eau qui écoule régulièrement son liquide. Des marques dans le récipient se vidant ou dans celui se remplissant indiquaient la durée d'une heure d'écoulement. Les Égyptiens ne donnant pas la même durée aux heures du jour et à celles de la nuit, il existait des clepsydres de jour et des clepsydres de nuit. 

L'écoulement de l'eau pouvait activer des rouages qui faisaient se mouvoir des personnages. Naturellement, la clepsydre pouvait être difficilement employée dans les pays où il gèle. 

Au 8ème siècle, l'invention du sablier, lequel présente l'intérêt d'être portable, étendit l'intérêt de la mesure du temps grâce à l'écoulement d'un fluide. Restait un inconvénient: la nécessité de retourner le sablier. En cas d'oubli, on perdait la notion de l'heure à laquelle on se trouvait. 

Au 13ème siècle, l'horloge mécanique, inventée en Chine, apparut en Europe. Des rouages actionnés par des poids qui tombent étaient conçus de telle façon que toutes les heures une pièce frappait une cloche. Ces horloges monumentales étaient animées de multiples scènes, personnages ou astres, mais ne disposaient d'aucun cadran. 

Les cadrans pourvus d'une seule aiguille, celle des heures, apparurent en Italie sur des bâtiments publics entre 1335 et 1344. Il faudra attendre le 17ème siècle pour qu'une seconde aiguille, celle des minutes, voit le jour. 

Le mécanisme des rouages progresse. Lorsque les poids descendant tiraient une corde enroulée autour d'un axe, il fallait que celui-ci tourne à vitesse constante. Des contre-poids régulateurs, les foliots, remplissaient cet office. 

Le pois fut ensuite remplacé par un ressort ce qui permit la miniaturisation des mécanismes et, par voie de conséquence, l'apparition des montres qui naquirent au 14ème siècles mais ne furent réellement très recherchées par les gens riches qu'à partir du 16ème siècle. 

C'est le mouvement du pendule, un balancier, qui apporta, au 17ème siècle, une régularité sans faille aux horloges, celles qui en étaient pourvues portant désormais le nom de pendules. 

En 1840, l'énergie mécanique fut remplacé pour la première fois par l'énergie électrique. En 1955, fut réalisée la première horloge atomique dont la régularité est quasi parfaite, c'est-à-dire pratiquement sans écart sur un siècle. En 1967, sortit la première montre à quartz, sans aiguilles: elles sont remplacées par des chiffres sur un écran.

 
L'horloge de la tour la basilique Saint Austremoine vue du haut de la tour
La butte d'Yronde et Buron dans le lointain? La butte de Nonette dans le lointain?
La place de la République et ses arcades en contrebas Le paysage en direction de Perrier
Une autre vue par dessus les toits Une maquette de la presse livrée par les soviétiques
Une création de Paco Rabanne en aluminium La Tour de l'Horloge vue de la place de la République
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