Glanures du premier semestre 2000

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 P. Zamora M. Monnereau A. Kaouah G. Riolle J-M Boutinot J. Prévert J. Lebreau A. Jozsef J. Rabemananjara J. Despert
J-V. Verdonnet A. Vexler J-M.Bongiraud B. Libert J. Rousselot J. Ferlay B. Jourdan G. Cheval A. Dhoury Jean-Louis
M-F Lavaur A. Freixe Held J. Canut I. Pinçon O. Seveno-Crespin M. Pierre A. Benjelloun R. Millet R. Monticelli
L. Mizon Clod'Aria Bas de page



Dans le n° 255 d'Encres Vives recueil de:
 Pascale Zamora: "L'humain gravite"

VII
Sur     les     mues      d'automne     je     t'écris
harponnant le matin de mots de lumière pour
le  soir les mêler  aux charpies du monde.  Le
feu  m'y roule  jusqu'à toi.  Tandis que sur  la
toile,   lentement,   le crépuscule   ensable   la
ville  ses  mirages  de  chaleur  sa  mouvance.
Les  rues  exhibent   l'incendie   de  décembre
et   dans  le   sillage   du  lit   où  mes   mains
empoignent   l'invisible    sans   pudeur,   ton
absence  se  referme  telle une voie d'eau  sur
la coque du sommeil.



Dans le n° 256 d'Encres Vives: "Écrire les Soleils":

Michel Monnereau: "Les blessures faciles"

.... Le grenier fauve où dorment les oignons déballe
sa réserve de jeudis et la peur de grandir, le landau
fruste avec sa poupée brisée et les illustrés en berne.
Toute la litanie des blessures faciles.
J'entends encore le bruissement des voix autour de
la table du soir et le monde qui brise ses vagues
contre le bois vernis de la TSF. Dehors guette la
voiture désarmée dans les orties et les premiers
fruits d'un arbre inconnu: l'avenir. Le bonheur est
en culottes courtes.
....
______________________________________________

Abdelmadjid Kaouah: "Grenadier"

...-un petit carré d'herbes folles
cerné de grillage par où les voisins
s'échangeaient médisances et confiseries-
Nous allions sur nos cinq ans
Des coups de feu avaient déchiré les chrysanthèmes
...
_______________________________________________

Guy Riolle

Il y a mille et un langages
Quand les mots ne peuvent se dire
les yeux parlent sans paroles
et quand le regard est ailleurs
c'est le toucher qui le remplace.

Les mots s'inscrivent dans l'esprit,
le regard, lui, va droit au coeur,
mais le toucher s'adresse au sang
et c'est le sang qui est vainqueur...

...
________________________________

Jean-Marie Boutinot: "Mas Belvezet"

La buse
lentement
tourne autour des piscines du ciel
se décide à plonger.

La fin
se crie ailleurs.



Lu à l'exposition des collages de Jacques Prévert
(Les Chemins du Montparnasse - 21 Avenue du Maine - Paris)

Que les soldats tombés à Fontenoy sachent qu'ils ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd.



Jean Lebreau présenté par Jean Zimmerman (258ème Encres Vives)
.....
le gréement du cimetière .....      (le cyprès)

Dans l'âtre vont fleurir les roses du sarment
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IMPASSE DU ROMARIN

Au rond-point du vent
Parmi les prairies
J'ai cherché souvent
La rose invisible.
.....
_______________

CORBIERES

Je souffre avec la terre
Plus sèche que le vent
Qui sans cesse l'altère
Où plus rien n'est vivant
Que lui, léchant les pierres,
Frappant au contrevent
D'un bercail solitaire.

.....

Aride et du cyprès signée
Cette terre n'est-ce toi même
Et tes remords cette araignée
Velue aux aguets du poème
Qui ne peut être qu'élégie
Où se mêlent larmes et lie,
Au coeur l'âpreté de la corme
Avec l'angoisse du mystère
Tandis que notre vaine forme
Sur l'os chaque jour se resserre?
.....



Dans le n° 27/28 du Cri d'Os:

Attila Jozsef cité par Christophe Dauphin

Tu as beau baigner ton visage en toi-même
Tu ne peux le laver qu'en autrui
____________________________________________
Jacques Rabemananjara cité par Jacques Taurand

...deux cygnes fabuleux
harmonieusement
glissent sur le sommeil des ondes immobiles
Ton destin et le mien!
Cygne blanc, cygne noir que pousse à la dérive
le haut courant de l'aventure...
............

Espoir! O noble élan du coeur vers la félicité!
___________________________________________
Jehan Despert cité par Pierrette Sartin

... la nuit nous fait signe,
verrouillée de chapelles
où Dieu n'est qu'un otage
qu'on voudrait séparer
de nos complicités.
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Jean-Vincent Verdonnet

...l'aven des corps
hanté de sidéraux appels

 La braise que recouvre la cendre
est l'héritière de nos roses...
.....................................................
Obsédant l'appel du ramier
convoque les jours de naguère
......................................................
______________________________
Alain Vexler

L'huile
...l'huile facilite le oui
...de sorte que tout se passe en coulisse
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Jean-Michel Bongiraud

Le menuisier aura le dernier mot quand il faudra me mettre entre quatre planches.
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Béatrice Libert citée par J D

Comme une flamme
j'aboutis à la cendre
miroir éteint de ce qui fut
Il pleut de l'anonyme en nous.

Extrait de "Le bonheur inconsolé" (L'Arbre à paroles éditeur)
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Jean Rousselot cité par J S

Deux oeufs durs et un boudin, c'est le déjeuner d'une religieuse.

Je souffre de la dent que j'ai contre moi-même.

Extrait de "Dans les filets du réveil" (EC Editions)
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Jacques Ferlay cité par Jacques Taurand

Dans l'eau du matin
fond le glaçon de la lune
Vieillir est un secret
______

Le marronnier nu
s'effeuille de ses corbeaux
Rafales de vie
______

Elle a carte blanche
la neige où pourrait s'écrire
le pas d'un ami
_________________________
Bernard Jourdan cité par J T

Il faut lancer des bouées aux mots qui se noient

Extrait de "L'hiver qui vient" (Maison de poésie éditeur)
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Gilles Cheval cité par J A

Chaque parole tue sera un lieu de plus où viendra se loger l'hiver

Extrait de "La moindre des choses" ( Editions Fer de Chances)



Dans le n° 136 de Traces (Solstice d'hiver 1999):

Antoine Dhoury

Les escargots sont des limaces avec un crédit sur le dos.
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Jean-Louis

Elle a reçu ses premières fleurs à sa mort
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M-F Lavaur

Elle a filé comme un bas. Reste la déchirure.

Extrait de "Rien qu'un zeste" (Franche Lippée éditeur)



Dans le n° 33 de Parterre Verbal:

Alain Freixe: "Hors des battements du coeur"
......
On raconte qu'on a vu deux oiseaux se poser sur la brèche.
Replier leurs ailes obscures sur le soir. Et se confier au sommeil.
Je leur veux des rêves réfractaires.
_______________________________
Jacqueline et Claude Held

(Interview de Patrick Joquel: Rencontre entre l'Enfant et la Poésie)

Une jeune dame, bigre,
bigre!
un jour s'assit sur un tigre.
Elle s'en alla en souriant.
Quant elle revint avec le tigre
elle était assise dedans
et le tigre était souriant.
___________________________
Jacques Canut cité par Marc Bernelas

...Au bout du chemin
la mémoire perpétue
l'aventure...

(extrait de Duos-Duels)
____________________
Isabelle Pinçon citée par Luce Guilbaud

Les pépins font des arbres en dormant

(extrait de "Je vous remercie" - Le Bruit des autres  éditeur)
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Odile Seveno-Crespin citée par J-M Bongiraud

...si la ronce te blesse
c'est que tu n'es pas juste
en ton geste...

(extrait de "D'arbres et d'hommes" -  A contre silence éditeur)
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Michel Pierre cité par J-M Bongiraud

...l'homme vient de plus loin que son visage...

(extrait de "Prophéties manuelles" - L'Igloo dans la dune  éditeur)
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Dans l'anthologie poétique de Flammes Vives (Printemps 2000)

Abdelmajid Benjelloun

Je suis le caravanier de l'aube qui n'attend pas le jour pour
attendre la nuit.

L'immobilité protège l'absolu de la pierre.

Le couteau coupe mais ne méprise pas le pain.

Oum Koultoum dit admirablement de l'homme qu'elle aime,
que son coeur le danse.

Au bout de la route, un homme se tient droit. Il regarde les
champs et tourne le dos aux voitures. Il aime.



Dans le n° 34 de Parterre Verbal

Raphaël Monticelli

Il y a le corps des femmes
nous savons combien il est tendre trop tendre
comme un rappel de nos naissances en nous
...............................................................................
cette approximation timide du bonheur

(extrait de "Poème")
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Richard Millet cité par Gérard Paris

La vie n'est rien d'autre que la dépouille des songes

(extrait de "Le cavalier siamois " - Ed. François Janaud, Bouquet haut -19100 Brive)
_______________________________________________
Luis Mizon cité par Paule-Marie Duquesnoy

La lumière attend
à la porte de la soif

(extrait de "Le songe du figuier en flammes" - Ed. Folle avoine)
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Clod'Aria citée par Jean-Michel Bongiraud

Attendre d'être mort
pour en savoir plus long

(extrait de "Mes mots vous regardent..." - Ed. Soc et Foc)


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