Autour du village
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1-De la Garde à la chapelle Notre-Dame
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La promenade commence par la route de Plauzat. Elle emprunte le chemin en haut du coteau qui descend vers Saint-Georges. Elle tourne ensuite sur la gauche, en direction de Polagnat et revient vers le village par l'ancien chemin qui passe derrière Notre-Dame des Prés. 

Le pigeonnier de la Garde était certainement utilisé autrefois pour élever des pigeons qui se nourrissaient gratuitement sur les éteules après la moisson. Mais je ne l'ai jamais vu en activité. 

Les coteaux surplombés et traversés étaient autrefois couverts de vignes. Dans ces dernières, on rencontraient assez souvent des cabanes pour s'abriter; parfois, ces cabanes n'étaient que de sommaires paillotes; d'autres fois, il s'agissait de maisonnettes, voire de véritables maisons; on pouvait s'y abriter, y faire entrer les animaux et y stocker, le cas échéant, les produits pour le traitement des vignes qu'il n'était alors plus nécessaire d'amener du village. Il s'en trouvait également dans les champs et les prés, ailleurs que dans les vignes. Plusieurs exemples de maisons de ce genre subsistent à travers le territoire de la commune, malgré les démolitions. La première qui figure ci-dessous est maintenant associée à un verger; mais, devant elle, on peut voir une vigne qui vient d'être taillée, avec ses piquets et les sarments encore sur le sol; elle témoigne que le vignoble de Saint-Sandoux, bien qu'amoindri, n'a pas complètement disparu; au-delà, on aperçoit dans le lointain le domaine du Lieu-Dieu et la Sauvetat. La seconde maison est plus petite; elle était probablement autrefois dans une vigne et se trouve maintenant dans une chaume (terrain inculte); elle est située sur le chemin qui prend à proximité de Notre-Dame des Prés pour monter en direction du Grand Pan et des bois à droite du château. 

La chapelle de Notre-Dame des Prés est à l'origine d'une légende. Aux temps gothiques, une belle dame, vêtue de bleu et de blanc, serait apparue à un laboureur en train de retourner son champ; elle l'aurait invité à aller planter son aiguillon à une portée de flèche de l'endroit où il se trouvait l'assurant qu'une source en jaillirait; le laboureur aurait fait ce qui lui avait été conseillé et, effectivement, un jet d'eau serait sorti du sol; une source coula depuis à cet endroit; cet événement tenant du miracle, on édifia une chapelle pour le commémorer. Je me souviens avoir rapporté cette légende dans le premier numéro du journal de l'école "Au Pays du Vin Fruité"; j'aurais bien voulu la reprendre ici telle quelle, mais ce numéro s'est perdu. Voici pour la légende.  
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Pour ce qui concerne l'histoire, on pense qu'un hameau existait jadis à l'emplacement de la chapelle; il en est question dans un ouvrage. On ignore la date de construction de la chapelle. Tout au plus peut-on supposer qu'elle a pu être édifiée au 11ème ou au 12ème siècle. Il est certain qu'elle existait avant la Révolution. Le terrain sur lequel elle était bâtie fut acheté par un certain Magaud, notaire, pendant la période révolutionnaire. Il le revendit plus tard à un Monestier et, par suite de successions, elle devint la propriété, en 1843, de la famille Brionnet qui fut chargée de son entretien et de sa mise à disposition des fidèles. Cette famille s'acquitta de sa charge jusqu'au milieu du 20ème siècle. Une belle porte en bois ouvragé qui était vermoulue fut alors remplacée par la porte actuelle. Un rosier décorait l'extérieur de la chapelle. Quelques années plus tard, la chapelle exigeant d'importantes réparations sous peine de ruine, la famille Brionnet la céda à la commune qui la fit restaurer. Traditionnellement, pour la fête du village, au début du mois de juillet, la statue de la vierge était portée de la chapelle jusqu'à l'église de Saint-Sandoux en procession. On la redescendait une semaine plus tard avec moins de faste. Cette tradition est antérieure à la Révolution. Elle fut interrompue en 1794 et reprit près d'un siècle plus tard, en 1872, pour perdurer jusqu'à la fin du 20ème siècle. 
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La chapelle de Notre Dame des Prés 

Cette chapelle est située hors du village, placée au milieu des prés à 1200 mètres environ de Saint- Sandoux. 

On la dit plus ancienne que celle de Notre Dame de Bon secours. La statue qu’on y vénère représente la Visitation. Sainte Élisabeth étend le bras sur l’épaule de la Très Sainte Vierge, et les deux cousines se serrent affectueusement les mains. Ce fut, dit-on, un laboureur qui la trouva en bêchant son champ à une époque que l’on ne précise pas. 

La statue actuelle a remplacé celle que l’on vénérait avant la Révolution. 

Le 28 avril 1793, des commissaires viennent de Clermont à Saint-Sandoux escortés de gendarmes pour faire des visites domiciliaires, recenser les grains et combattre le fanatisme. « S’étant aperçus que le fanatisme pouvait être entretenu par le culte particulier que l’on rendait à la Vierge Marie dans deux chapelles, l’une au bourg, quartier des Boquets* sous la dénomination de Notre Dame de Bon secours et l’autre hors du bourg appelée Notre Dame des Prés, sommèrent les citoyens curé et vicaire de ce lieu de se revêtir de leurs habits sacerdotaux afin d’aller processionnellement faire l’enlèvement des images de la Vierge, ce qui ne put avoir lieu que pour celle de Notre Dame du Bon secours attendu la fin du jour. » 

On renvoya au dimanche suivant l’enlèvement de Notre Dame des Prés. 

Ce ne fut toutefois que le 14 frimaire que les commissaires et leur escorte purent revenir, mais arrivés à la Chapelle de Notre Dame des Prés, ils trouvent la porte enfoncée et rien d'autre de dérangé en ladite chapelle que l’image de la Vierge enlevée et disparue. 

Cette image n’a pas été retrouvée. La chapelle fut vendue en 1794 et remise après l’orage à la disposition du curé par la famille qui la possédait. 

La fête de Notre Dame des Prés se fait solennellement le dimanche qui suit le 2 juillet **. La veille, le samedi, à la nuit tombante, une procession se forme à Saint-Sandoux pour aller chercher la statue de Notre Dame des prés. A la chapelle, on chante le Salve Regina, les musiciens jouent leur plus beaux morceaux, la Vierge sort dans une niche toute illuminée. La procession avec flambeaux se remet en marche accompagnée de musique et de chants. Deux reposoirs ont été élevés, l’un à mi-chemin, sur la route, l’autre à l’entrée du village, où la Vierge s’arrête quelques instants. Il y a des feux de Bengale, des feux d’artifice et on arrive à l’église où Notre Dame a son trône fleuri et illuminé prêt à la recevoir. La cérémonie se termine vers les 10 heures sur soir par le salut du Très Saint Sacrement. 

Le lendemain, grand-messe solennelle avec musique, chants et procession dans les rues du village. 

Comme la veille, ce sont les jeunes conscrits qui ont l’honneur de porter la statue dans sa belle niche souvent ornée d’une branche de vigne aux belles grappes dont quelques-unes commencent à mûrir. 

Jamais, dit-on, la procession du samedi soir n’a été empêchée par le mauvais temps. 

La statue reste exposée pendant huit jours dans le chœur de l’église paroissiale et le dimanche suivant, après l’avoir chaque soir de la neuvaine priée et vénérée, on la reconduit avec la même pompe à son maison des Prés. 

Le détail et l’éclat de ces cérémonies sont un legs d’un lointain passé. Ainsi faisait-on avant 1789, mais la tradition ne fut renouée au passé que vers 1872 par le curé de Saint-Sandoux, M. Rodde, qui eut à cœur de faire revivre à cette date dans toute leur ampleur les usages des siècles de foi. 

* Aujourd'hui les Barquets 
** Pour la fête de la Visitation. D'ailleurs, la chapelle se serait appelée avant la Révolution "Chapelle de la Visitation". 
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Notes relevées en 1920 par M. Henri du Ranquet dans l'ouvrage:
"Le Culte de Notre Dame au Diocèse de Clermont en Auvergne"
Textes de Monsieur le Chanoine C. Pourreyre 
Édition: F. Bost - imprimeries réunies - Nancy
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A côté de la chapelle, s'étend le Verger de Saint-Sandoux. Les différents terroirs de France accueillent quelques 4000 variétés de pommes. Chaque variété est le témoin d'un savoir faire arboricole et gastronomique. Il s'agit donc d'un patrimoine qu'il convient de préserver pour le transmettre aux générations suivantes. C'est dans cet esprit que ce verger été créé en 2001. Il se compose de deux parties: le verger de collection et le verger conservatoire. Les visiteurs y trouveront d'intéressantes informations sur plusieurs variétés de pommes qui furent cultivées dans la contrée.  

La tradition fruitière est très ancienne en Auvergne. Retrouvée dans des sépultures gallo-romaines, la pomme est depuis longtemps présente sur nos terroirs. Dès le 12ème siècle, elle se vendait sur les marchés parisiens sous le nom de pomme à bateau. Sa culture s'est développée à la fin du 19ème siècle et le département du Puy-de-Dôme devint, pendant la première moitié du 20ème siècle, un des plus gros producteurs français. Cet essor était dû principalement à la "Canada d'Auvergne", un fruit très prisé. Elle était massivement produite dans les "vallées fruitières" des alentours.  

Quant à la pomme de Saint-Sandoux, elle jouissait d'une réputation justifiée.

 
Le pigeonnier de la Garde (2002) Une maison des vignes (2002)
La chapelle Notre-Dame des Prés (2002) Le Verger de Saint-Sandoux à peine planté (2002)
Le Verger de Saint-Sandoux (2005) Une ancienne maison des vignes (2005)


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