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Volage aux fleurs
Fidèle au vent
Le papillon.
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Alain
Lebeau
En Bretagne
Les nuages sont là
Pour décorer le ciel
Et la pluie
Pour laver les yeux
De ceux qui doutent
Du soleil
Voir aussi ci-après
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Chantal
Viard citée par
Béatrice Gaudy
Oeil de Phénix (HaïKu)
Éditions Associatives Clapas
Rose du Japon
La danse du papillon
L'esprit du défunt
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Miguel
Barbosa cité par
Jean Chatard
Traduction de Jean-Paul Mestas
Dans ton ventre ma rédemption
Les Presses Littéraires - Collection "Jalons"
... j'ai demandé aux pierres
et aux oiseaux
qu'ils se souviennent
du nid
de nos doigts entrelacés.
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Michel-François
Lavaur
A lo vivo - haïku et autres brefs espagnols - Sur le vif
No me corte / Estoy telefoneando / con mi madre
muerte!
Ne coupez pas / Je téléphone
/ à ma mère morte!
La oruga no sabe/ como volverse mariposa. /
Sin embargo lo harà.
La chenille ignore / comment devenir papillon.
/ Pourtant elle y arrive.
Voir aussi ci-après
Encres Vives
Collection Encres
Blanches
|
Éditions associatives
Clapas
Collection "Mimésis
poiétiké"
|
Compas singuliers
...
On prenait en passant quelque delta soyeux
susceptible d'oubli et capable de tout
...
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Le jour où ma mère s'en alla... 8 février 2002
...
Un dernier soupir expira
Je fermai ses yeux
comme elle avait ouvert les miens
...
Déjà elle était devenue
une image
...
Au-dessus du col / colonie de papillons / lavande
proche
Maintenant que tu vas mourir sous leurs yeux
émerveillés
qu'un Vivant-Debout meure couché!
...
Un autre extrait de cet auteur est ici
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Une Flambée de Jours
Éditions Cahiers Froissart
J'ai vécu à la dérobée
de tout absente
sauf de cette lumière
qui se cherchait en moi
et dont le règne éblouissant
m'efface
Ton Christ est juif,
Ta voiture est japonaise,
Ta pizza est italienne
Et ton couscous algérien.
Ta démocratie est grecque,
Ton café est brésilien,
Ta montre est suisse,
Ta chemise est indienne,
Ta radio est coréenne,
Tes vacances sont turques,
Tunisiennes ou marocaines.
Tes chiffres sont arabes,
Ton écriture est latine,
Et... tu reproches à ton voisin
d'être un étranger!
Ce texte a été
édité sous forme de carte postale par les Citoyens du Monde
(15 rue Victor Duruy - 75015
- Paris).
Chaperon rouge / le pivert ne / craint pas le loup.
Voir aussi ci-après
Sous l'hiver
Sous l'hiver sont des villages
comme des caillots de sang
des bêtes à l'oeil absent
en rêves de pâturages
sont d'énormes ossements
et des débris d'enfants sages
Par des chemins casse-cou
des soleils de honte
sont menés on ne sait où
quand du fond des bois remontent
des détresses de caillou
Sous l'hiver sont des passages
de vieux marchands de malheur
aux trous des serrures
chaque clé grince de peur
Au fur et à mesure
que le gel s'éprend
de son tas d'ordures
un chien pleure doucement
et la nuit met des ferrures
aux ailes du vent.
(extrait d'un recueil publié
aux éditions Traces
Sanguèze - 44330 -
Le Pallet)
Extraits d'une lettre adressée à P. Landreau
Penne du Tarn Le 12 septembre1975
"...En attendant, tout ayant disparu, il reste encore la poésie. Cela vous fera peut-être sourire. Non pas l'acte d'écrire, mais la vie en poésie. La poésie est la dernière religion pour celui qui n'en a plus. Le poème est la dernière morale. Je m'explique. La feuille de papier blanc qui est devant vous est un miroir. Vous allez vous pencher sur elle et quoique vous écriviez, qu'importe le sujet, vous allez décrire votre visage, votre vrai visage. (Dans le choix même du sujet: choisir c'est se définir). Personne ne vous a demandé cela. Personne ne le lira même peut-être. Mais ce que vous allez écrire est sans complaisance. Il s'agit d'être acculé à son âme. Ce que vous allez dire et faire engage votre vie, votre manière de vivre, votre morale. Votre poème est devenu un serment de fer. Vous ne pouvez plus vous tromper vous même, vous leurrer, tromper les autres sous peine de forfaiture. Ainsi sur ce chemin austère on avance. C'est cela vivre aussi peut-être. L'écriture est un bûcher. Élaguez tout ce qui est faux, artificiel, joli, trop joli. Gardez l'essentiel et avancez.
Avec ma main amie."
Jean Malrieu
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TERRE
Terre, encore une fois
une fois encore et toujours une fois
pour fixer
pour retenir
terre merveilleuse
j'ose apparaître comme le spectateur
monterait
en scène
Je ne serai qu'un long regard
un intense regard--comme il en faut parfois--
par la lucarne insensée, je verrai
je serai voir
respirerai
je suis là depuis le début du
monde
les mains pleines de divinités
comme celles du potier
qui éclairent un peuple de formes
je ne comprends rien à ses lois,
mais l'intelligence n'est pas en jeu
je ne sais voir que les courroies célestes
qui retiennent les astres
que m'étonner du brin d'herbe parfait
et accompli
du ciel entre le ciel
écouter l'alphabet des naissances,
des rumeurs
et transcrire
Ces textes ont été repris
de la liste de poésie
Batteries
...
C'est une machine
paisible herbivore
qui rumine de la viande
une vache à qui l'homme
a transmis sa folie
...
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Jacques
Canut
Un roquet, un parapluie
se soulagent
au pied de l'escalier
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Ghislaine
Fendler
Si un chat
me prêtait sa queue
pour remplacer
ma natte de cheveux,
Apprivoisant le noir,
je crois que je verrais le monde
avec d'autres yeux.
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Martine
Morillon-Carreau citée par
Jean-Claude Coiffard
Plein Cintre et La Source et les Roseaux
Éditions Sac à mots
...
et même ton sourire
est un reflet qui meurt
...
Je colle mon oreille
à la porte du livre
une voix dans la marge
parle pour d'autres voix
...
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Yvon
Givert cité par
Jean Chatard
Soudain ce fut Dimanche
Éditions de l'Acanthe
La chambre était froide
la fenêtre basse
le matin pouvait l'enjamber sans élan
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Michel-François
Lavaur
La fred jos l'ala - 103 haïku occitans et autres brefs -Le froid sous l'aile (extraits)
Los escurols dins l'escurota / quo èra
la poësia / davant de saber legir.
Écureuils dans la grange / c'était
la poésie / avant de savoir lire.
Volam o podet / la luna poncha / lo tech d'un
pigeonnier.
Faucille ou serpe / la lune taille en pointe
/ le toit d'un pigeonnier.
Deux minis: (haïku senryû et autres brefs) - dessins de l'auteur
Éditions
Traces
Sanguèze
44330 - Le Pallet
(France
TREIZE A LA DOUZAINE | PRIMUM VIVERE |
N° 287 d'Encres Vives
...
Chambres noires de l'attente
La main cherche la cime
Où est l'étoile de la parole
Sa demeure du silence?
...
Une étoile naît de la fontaine
Sous le figuier d'enfance
Un renard passe et sourit
L'azur est derrière
...
J'appelle les arbres
Sur la ligne de l'île
Ils viennent à la fontaine
Comme des traces
...
N° 288 d'Encres Vives
Le bois mystérieux et sauvage laisse entrer le chemin blanc. S'y lisent les traces des légendes et des êtres sauvages. Quelques cerisiers servent de fanal. On interroge. On explique. On interprète le crépitement de la pluie et les chants de l'âme. On savoure du vin doux tandis que la rivière comme un lourd miroir emporte peurs et vertiges. On est prêt à emprunter la direction des orages et des inhumaines clartés, l'onde d'un labour et les ultimes témoignages.
(Paysage du Nord, vu du train)
Un recueil de notes prises
au hasard des voyages. La rencontre du réel, des légendes
et de l'imaginaire...
N° 289 d'Encres
Vives
Blanche était
déjà la lumière
à midi, lumière d'été aveuglante, et la voie tracée entre les lacs, jusqu'à la mer, semblait devoir brûler dans l'air immobile. Puis plus léger plus bleu, plus pur, mais condamné aux ténèbres devient l'éther, d'où sourd la nostalgie, poignant de notre âme tous les élans... A cette heure que les Grecs nomment royauté du soleil, le vent du jasmin les parfums épand: dans mon néant ils cherchent l'homme. |
Les mots sont le territoire de nos devenirs
Abîmes, ils sont les gouffres et les
échelles de nos pensées
Ils les avalent
Les travestissent
Puis nous trahissent
Nous révèlent
Je dis
Je te dis ces mots
Ils me contiennent et me dépassent
déjà
À peine nés, d'un songe peut-être,
Qu'ils outrepassent
Déjà
Est-ce là leur nature?
L'informulé paraît
Nul mieux que les mots ne dit ce qui ne se
trouve pas dans les mots
Ils puisent à une fontaine dont l'il
du cur s'empare
Et ils expriment jusqu'à l'assèchement
L'au-delà de nos pensées
Loin, très loin des frontières
du sens
décembre 2002
Ce poème sans titre
est extrait de la liste de poésie