Chronologie de l'histoire de la Syrie
 
 
Lieu de passage et de confrontation des civilisations, la Syrie est aussi l'endroit où est née probablement l'agriculture et où les hommes apprirent à fondre le cuivre. De nombreuses civilisations se sont développées, avant de disparaître, sur cette terre souvent désertique, dont la rareté des ressources stimulait l'inventivité ne fût-ce que pour survivre et où les oasis étaient  considérées comme des images terrestres du paradis. La Syrie joua un rôle particulièrement éminent dans la propagation à travers le monde de la foi chrétienne puisque ce fut sur le chemin de Damas que Saint Paul, qui donna à cette religion son caractère universel, reçut l'illumination qui fit de lui, persécuteur des chrétiens, le meilleur prosélyte de la foi nouvelle.  


La Préhistoire 

Époque paléolithique 
-1000000: arrivée de l'homme en Syrie en provenance d'Afrique (bassins du Nahr el-Kebir et de l'Oronte). 
-500000: développement démographique; apparition d'outils (haches grossières) et d'armes rudimentaires; construction de cabanes; utilisation du feu (vallée de l'Oronte). 
-400000: migration vers l'intérieur jusqu'à l'Euphrate à travers la région d'el-Kôm.  
-150000: apparition de populations nouvelles qui cohabitent avec les anciennes mais sans abandonner leurs différences culturelles. 
-100000: arrivée de l'homme de Néanderthal qui habite des grottes; l'outillage devient plus fin (racloirs, pointes et couteaux denticulés). 
-40000: disparition de l'homme de Néanderthal qui cède la place à l'homo sapiens. L'outillage se raffine encore et se prolonge par un manche qui facilite l'emploi de sa partie active. Le culte des morts se propage laissant supposer une croyance dans l'au-delà.   

Époque mésolithique (épipaléolithique) 
-12000: début de la civilisation des chasseurs cueilleurs (Kébariens) qui fabriquent des outils élaborés pour le travail des matériaux tendres comme le bois ou le cuir (vallée de l'Euphrate et région d'el-Kôm). La raréfaction progressive du gibier et l'abondance des céréales sauvages (blé et orge) vont pousser les hommes à s'orienter vers l'agriculture (le même phénomène est observé en Chine). 
-9000: apparition de peuples demi-sédentaires qui construisent des villages de chasseurs; début timide de l'agriculture; utilisation d'outils de basalte; développement des arts et des croyances religieuses (Mureybet, Abu Hureyra dans la vallée de l'Euphrate).  

Époque néolithique 
-8500: premières maisons en briques. 
-8200: culture de transition: le Khiamien. 
-8000: apparition de l'agriculture (blé, orge) à Tell Aswad; domestication des animaux (chiens, chèvres, moutons, boeufs, volailles); cultes du taureau, de la déesse mère et des ancêtres. Le développement de l'agriculture favorise la sédentarisation: l'attente de la récolte exige la patience de rester sur place. 
-7500: apparition d'une forme rudimentaire de poterie en terre cuite. 
-7000: premières traces d'occupation humaine dans l'oasis de Damas. 
-6400: premières installations à Bouqras. 
-6250: premières installations à Ramad. 
-6000: fabrication de la poterie qui permettra désormais d'identifier les peuples et leurs cultures (jusqu'alors, c'est la qualité de la taille ou du poli de la pierre qui a tenu ce rôle). Un petit village existe sur le site d'Ougarit. 
-5000: cultures halafienne: poteries peintes parfois polychromes. 

Époque chalcolithique 
-4000: début d'urbanisation; construction de temples et développement des activités commerciales (Tell Qannas, Habuba Kabira, Djehel Aruda dans les bassin de l'Euphrate ; Tell Brak dans la Jéziré); apparition d'une écriture pictographique. 

L'époque calcolithique (cuivre et pierre) voit s'instaurer des hiérarchies entre les hommes: les différences sociales auraient été induites par la civilisation. La crue des fleuves, Nil et Euphrate, dont les dépôts de limon sont facteur de prospérité agricole mais aussi de désorganisation, seraient à l'origine de la naissance des cités. La réunion d'un grand nombre d'individus, l'amélioration des conditions économiques et aussi la nécessité de contrôler les crues et de retrouver les limites des propriétés, auraient amené les hommes à se doter de lois régissant la vie en société, à se spécialiser puis à se hiérarchiser, à inventer les mathématiques, notamment la géométrie, et l'écriture pour fixer les paroles et satisfaire aux nécessités administratives. L'irrigation des terres, pour accroître leur productivité, aurait vu le jour en Mésopotamie (canaux de Mari). C'est en effet la Mésopotamie et le sud de l'Euphrate qui se substituent alors aux régions côtières comme pôles de développement de la civilisation. De véritables cités voient le jour (Uruk). Une population non sémite d'origine inconnue, les Sumériens, se dote d'une organisation centrée autour d'un prêtre-roi secondé par un clergé entretenu grâce au produit de la collectivité. L'influence sumérienne se propage en Syrie grâce notamment à l'essor des échanges facilité par la présence d'un fleuve navigable. A la fin du 4ème millénaire, l'écriture cunéiforme apparaît à Sumer et la région entre dans l'histoire. Les documents sont signés au moyen de sceaux cylindriques. Des jetons d'argile servent pour le calcul et comme monnaie d'échange. La fabrication en série de la poterie entraîne sa multiplication mais aussi une baisse de sa qualité.  

L'Antiquité 

Âge du Bronze 
-3500: destruction de la ville d'Hamoukar, au nord-est de la Syrie, sans doute par sa rivale méridionale Uruk (on a retrouvé 1200 billes de fronde sur le site en 2005). 
-3000: apparition d'une culture syrienne typique (Tell Khuera).  
-2900: fondation de Mari (Tell Hariri), important centre commercial à proximité de l'Euphrate (importation de lapis-lazuli d'Afghanistan). Fondation d'Ebla (Tell Mardikh) qui va devenir vassale de Mari jusque vers -2500 (conservation d'objets d'origine égyptienne). Le règne des cités-États contrôlant le territoire autour d'elles commence. 
-2700: adaptation de l'écriture cunéiforme aux langues sémitiques. 
-2500: apogée de la ville de Mari sur l'Euphrate; développement des arts et de la bijouterie; vie religieuse intense, construction de temples pour de multiples divinités. 
-2400 à -2300: développement de la cité-État d'Ebla; elle domine le nord de la Syrie, s'affranchit de la tutelle de Mari et rivalise avec elle. 
-2370: Sargon d'Akkad conquiert Sumer et fonde la ville d'Agadé. 
-2330: Sargon d'Akkad (ou son petit-fils) s'empare de Mari. Le châtiment d'une révolte détruit la ville. 
-2250: prise et destruction d'Ebla par Sargon d'Akkad (ou son petit-fils). L'empire akkadien domine les régions nord de la Syrie. Alep fait déjà l'objet d'une occupation humaine. 
La chute de l'empire d'Akkad rend leur indépendance à Mari et à Ebla. 
-2000: reconstruction de Ebla. 
-1900: les Amorrites s'infiltrent en Mésopotamie et s'emparent de plusieurs villes dont Mari, Assour et Babylone. Fondation des royaumes amorrites qui remplacent les cités-États. 
-1850 à -1600: renaissance d'Ebla. 
-1820: un Amorrite, Zimri-Lim, devient roi de Mari avec le soutien d'Alep; il agrandit son royaume grâce à une succession d'alliances contradictoires avec Elam, puis contre Elam avec Babylone. 
-1814: l'Amorrite Shamsi-Addad devient roi d'Assyrie. 
-1792: l'Amorrite Hammourabi devient roi de Babylone. 
-1760 (1750 ou 1761 ou 1757 ou 1710): Hammourabi s'empare de Mari et la détruit après l'avoir pillée; la cité va progressivement sombrer dans l'oubli. 
-1700: l'utilisation de la cavalerie révolutionne l'art de la guerre. 
-1650: les Hittites prennent le contrôle des principales routes commerciales et des ports méditerranéens de Byblos et d'Ougarit. 
-1620: le roi hittite Hattushili 1er s'empare d'Ebla et la rase; elle ne s'en remettra jamais complètement. 
-1600: les Hourrites fondent le royaume de Mitanni (ou Mittani) au nord-est de la Syrie.  
-1595: les Hittites s'emparent d'Alep et la pillent. 
-1525: l'Égypte repousse sa frontière jusqu'à l'Euphrate et contrôle une partie de la Syrie. 
-1500: malgré l'expansion de l'empire hittire, Ougarit, qui a préservé son autonomie, s'est dotée du premier alphabet de l'histoire de l'humanité; ce sera aussi celui des Phéniciens. Dar Masiq (Damas), la cité arrosée, devient le centre d'une principauté araméenne. 
-1400: Amistamrou 1er, premier roi connu d'Ougarit; apogée de cette cité cananéenne cosmopolitie qui possède une flotte d'une centaine de navires marchands et où se croisent Chypriotes, Égyptiens, Babyloniens et Hittites. 
-1380: les Hittites arrachent la Syrie à l'Égypte et vont vaincre définitivement le royaume de Mitanni. 
-1350: première mention de l'existence de Busnara (Bosra) dans des documents égyptiens. 
Les Égyptiens de Seti 1er (-1318 à - 1304) tentent de contenir les Hittites au Moyen-Orient. Les Hittites et les Égyptiens s'affrontent à Kadesh sans qu'aucun des deux camps n'emporte la décision. 
A la fin de l'âge du Bronze, les bains ont déjà fait leur apparition dans le sud de la Syrie. 
-1285: expansion de l'Assyrie. 
-1250: royaume d'Emar (Tell Meskene), sur l'Euphrate, au nord-est de la Syrie. L'existence de Tamar, qui sera plus tard Palmyre, est mentionnée dans une tablette de ce royaume; mais cette cité a vu le jour déjà depuis longtemps, probablement peu après -2000.  
-1274 (ou -1285): les Égyptiens de Ramsés II (-1304 à -1237) battent les Hittites à Qadesh, en Syrie, au cours du premier conflit sur lequel on possède des traces écrites. Un accord entre les deux adversaire fixe la frontière sur l'Oronte. 
-1200: les Peuples de la mer dévastent le littoral grâce à leurs armes de fer; certains d'entre eux, les Philistins, s'installeront en Palestine. L'empire hittite s'effondre tandis qu'une famine décime l'Anatolie; les néo-Hittites se réfugient au nord de la Syrie et sur le Haut Euphrate. 

Âge du Fer 
-1100: la Syrie est occupée par des tribus nomades araméennes qui vont se sédentariser; apparition de royaumes araméens (Aram Damascus).  
-1115 à -1077: Teglath-Phalazar 1er, roi d'Assyrie. 
-1000: les Araméens s'étendent sur les bords de l'Euphrate et entament l'Assyrie; avisés commerçants, ces peuples voient leur influence s'accroître; ils absorbent les royaumes néo-hittites; la langue araméenne va prendre de plus en plus d'importance en littérature, religion et politique. Alep devient un des centres commerciaux du savon. Découverte du verre coloré.    
Apparition des Arabes dans le Hauran. 
Soumission de la Syrie à l'empire néo-babylonien de Nabuchodonosor. 
Au 9ème siècle avant notre ère: fondation de Resafa (camp assyrien); l'Assyrie connaît un regain de puissance. 
Les invasions assyriennes se traduisent par de nouvelles influences (Til Barsip, Arslan Tash).  
-738: Alep est rattachée à l'Assyrie. 
-732: l'Assyrie conquiert Damas qui sera pour un temps la ville la plus peuplée de son empire. 
-729 Teglath-Phalasar III, potentat d'Assyrie, s'empare de Babylone. L'empire assyrien assoit son autorité en déportant la population, notamment 30000 habitants de Hama. 
-720 à -235: Ebla refait timidement surface. 
-625: la Syrie est ravagée par une invasion scythe. 
-612: effondrement de l'empire assyrien. La Syrie va tomber sous la coupe de l'empire néo-babylonien. 
-539: défaite de l'empire néo-babylonien contre les Perses achéménides qui vont dominer la Syrie (Amrit). 
-535 à -200: Ebla s'efface progressivement pour disparaître au début de notre ère. 
 
Période hellénistique 
-333: après la victoire d'Issos, Alexandre le Grand conquiert la Syrie qui tombe au pouvoir des Séleucides après la mort du conquérant. Antioche devient la capitale. De nombreuses cités voient le jour ou sont embellies (Antioche, Laodicée, Apamée, Séleucie, Doura Europos...); les influences grecques et orientales se mêlent. Les Séleucides se heurtent aux Parthes à l'est et aux Romains à l'ouest. Une colonie séleucide s'installe à Doura Europos, sur l'Euphrate, pour contenir les Parthes. 
-262: invasion d'Antioche par les Égyptiens. 
-125: les Parthes contrôlent le Tigre et l'Euphrate. 
-113: Doura Europos tombe sous la domination des Parthes. 
-83: Tigrane, roi d'Arménie, profite de la décadence des Séleucides pour s'emparer de la Syrie tandis que les Nabatéens se renforcent au sud. 

L'Histoire 
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Période romaine et byzantine 
-65: Alep est conquise par les Romains. 
-65 à -19: les fortifications de Doura Europos, ville frontière, sont renforcées par les Parthes. 
-64: conquête de la Syrie par Pompée; Antioche demeure la capitale; les royaumes syriens jouissent d'une grande autonomie. 
-41: les légions d'Antoine pillent Palmyre pour la punir de commercer avec les Parthes. 
-30: Hérode est battu par les Nabatéens à Qanawat, dans le Hauran. 
-30 à 235: Apamée connaît une vie culturelle intense, malgré deux tremblements de terre. 
Au premier siècle de notre ère, début d'occupation humaine du site de Sergilla. 
19: début des travaux de construction du temple de Bêl à Palmyre. 
20: construction du temple de Baalshamin à Palmyre. 
Tibère (14-37) annexe Palmyre à l'empire romain. 
30: crucifixion de Jésus. 
33: Doura Europos devient le centre administratif d'une province parthe. 
38: conversion de Paul. Damas va devenir l'un des berceaux du christianisme. 
106: Palmyre profite de la chute de Pétra conquise par les Romains; les caravanes vont désormais préférer Palmyre. 
115: un tremblement de terre secoue Apamée qui est reconstruite avec son cardo maximus bordés de colonnes de 2 km édifié sous les règnes de Trajan et d'Hadrien. La ville possède une synagogue. 
115-117: Trajan conquiert Doura-Europos; mais les Parthes vont la reprendre un peu plus tard. 
129: Hadrien confère à Palmyre le statut de ville libre. 
130: Bosra est capitale de l'Arabie. 
160: un tremblement de terre détruit Doura Europos. 
164-165: les Romains s'emparent à nouveau de Doura Europos et y installent un camp militaire. 
199: Septime Sévère s'empare de Séleucie, capitale des Parthes, qu'il pille; ses habitants sont réduits en esclavage. Sous les régnes des Sévères, plusieurs femmes d'origine syrienne (les Julia) exercent une grande influence dans l'empire. 
200: construction d'une synagogue à Doura Europos où le culte chrétien et celui de Mithra ont fait leur apparition. 
212: Palmyre est élevée à la dignité de colonie romaine. 
227: les Perses sassanides remplacent les Parthes au-delà de l'Euphrate; le Golfe persique est fermé. 
Philippe l'Arabe (204 - 249), natif de Shabba, dans le Hauran, un syrien soupçonné de faiblesse pour le christianisme, est empereur romain pendant 5 ans. 
253: Doura Europos tombe aux mains des Sassanides. 
256: une révolte éclate à Doura Europos; les Sassanides reprendront la ville et déporteront ses habitants; la cité désertée tombera dans l'oubli. 
266: construction de Hallabiyeh, sur l'Euphrate, qui connaîtra son apogée sous Zénobie, poste avancé contre les Perses. 
260: l'empereur Valérien est fait prisonnier par les Perses; l'empire romain connaît une période de turbulences qui incite ses provinces (dont Palmyre) à s'émanciper. 
267-268: le roi Odeinat de Palmyre, un redoutable guerrier au service de Rome, est assassiné, peut-être par les soins de sa veuve, Zénobie, qui lui succède. 
269-272: Zénobie se lance dans une série de conquêtes au détriment de l'empire romain; elle s'empare d'Alexandrie (Egypte), en 269, et d'Antioche, en 271, afin de contrôler le commerce entre les Indes et la Méditerranée par la Mer Rouge. Elle rêve d'unifier le Levant sous son sceptre. Mais les Romains d'Aurélien, après avoir vaincu l'armée de Zénobie, viennent assiéger Palmyre. 
273: Zénobie vaincue est emmenée à Rome pour y participer au triomphe d'Aurélien l'année suivante. Elle y sera d'abord bien traitée. Mais elle participera à un complot qui sera découvert et elle périra étranglée dans son cachot. 
274: révolte de Palmyre contre Rome; la révolte matée, la ville pillée ne s'en relèvera jamais tout à fait. 
L'empereur Dioclétien (284-305), établit un camp militaire à Palmyre, peut-être sur les ruines du palais de Zénobie. Il installe aussi un poste romain avancé à Resafa, dans les deux cas contre les Perses. 
Entre le 3ème et le 5ème siècle, la Syrie est l'une des plus riches provinces de l'empire romain. La paix romaine favorise la croissance démographique qui entraîne la colonisation de terres pauvres (villages autour d'Alep). 
305: martyr des saints Serge et Bacchus; Serge est décapité à Resafa. 
330: la nouvelle Rome est inaugurée par l'empereur Constantin à Byzance (Istanbul); la Syrie lui est rattachée. 
313: l'édit de Milan proclame la liberté du culte. 
392: les cultes païens sont interdits; le christianisme s'impose comme religion 
395: l'empire romain se scinde en deux: l'empire d'Occident et l'empire d'Orient; l'ère byzantine commence. Progressivement, le christianisme occidental, soumis au pape de Rome, se distingue du christianisme oriental qui considère l'empereur d'Orient comme le représentant terrestre de Dieu; l'arianisme va faire son apparition et la querelle sur la nature du Christ va diviser les chrétiens; en Syrie, la doctrine monophysite rencontrera un grand succès. Une architecture syrienne se développe sous l'influence gréco-romaine (Sergiopolis, Qalaat Seman).   
Du 5ème au 7ème siècle: les conflits civils et religieux ainsi que les épidémies affaiblissent l'empire byzantin menacé au sud par les Arabes et à l'est par les Perses sassanides. 
476 à 490: construction de la basilique de Qalaat Seeman. 
526 et 528: deux nouveaux séismes ravagent Apamée. La ville est aussi pillée par les Perses sassanides. 
527: règne de Justinien qui tente vainement de réunir les deux empires romains. 
532: invasion perse. 
540: les Perses de Khosro 1er détruisent Alep. 
564: installation par l'empereur Justinien d'un poste militaire, le Qasr Ibn Wardan, dans le désert pour intimider les tribus arabes et contenir les Sassanides. Ce poste fait partie d'une ligne de défense comprenant Resafa et Halabiyeh. 
611: nouvelle invasion perse: Jérusalem est prise et la croix du Christ emportée. 
616: les Perses s'emparent de Resafa qu'ils devront bientôt céder aux Arabes. 
627: Héraclius chasse les Perses de Syrie. 

La conquête arabe 
632: les musulmans prennent Bosra qui devient la frontière de l'empire byzantin. 
634: Khaled Ibn Al Walid, général du calife Abou Bakr, beau-père de Mahomet, s'empare de Palmyre. 
635: Damas se soumet aux musulmans. 
636: à la bataille de Yarmouk, les Arabes défont les Byzantins. 
637: les Arabes prennent Alep. 
638: les Arabes s'emparent pacifiquement d'Apamée qui va s'effacer au profit de Damas puis de Bagdad. 
Début de conversion à l'islam de la population de Sergilla avant l'abandon de ce village. Les villages du nord d'Alep disparaissent aussi probablement à cause des guerres entre les Romains et les Perses puis entre les Byzantins et les Arabes qui détruisent les oliveraies. La Syrie exsangue passe sans regret du joug byzantin sous un joug musulman relativement léger. Le nouveau pouvoir respecte la religion des pays conquis et s'appuie sur les administrateurs locaux. 
657: bataille de Ciffin entre les partisans d'Ali, gendre du prophète, et ceux de Mouawiya, gouverneur de Damas; Ali, défait, se réfugie en Iran où le chiisme va se développer. 
661: assassinat d'Ali; fondation de l'empire omeyyade, qui ira du Levant à l'Espagne, avec Damas comme capitale; mais l'empire byzantin subsiste et va résister. 
705: la proximité des forces byzantines stimulant à Damas l'esprit de contestation des chrétiens, le pouvoir musulman réagit en s'emparant des églises et en construisant la mosquée des Omeyyades. 
747-749: un tremblement de terre jette à bas les colonnes de Bosra. 
750: les Abbassides renversent les Omeyyades et installent leur capitale à Bagdad. Les Omeyyades survivants continuent de régner sur l'Espagne.  
772: construction, sur l'ordre du calife al-Mansour de al-Rafiqa, dans la Jéziré, sur le site de Raqqa, à bonne portée de Damas pour la contrôler (utilisation de la brique). 
796: Haroun al-Rachid fait de Raqqa sa capitale. Les arts, les sciences, la traduction, la littérature et l'architecture se développent. 
868: les Toulounides, des officiers de l'empire abbassides qui s'affaiblit, gouvernent l'Égypte et la Syrie. 
935: les Ikhshidides remplacent les Toulounides. 
944: Alep devient la capitale des Hamdanides. 
947-949: l'émir hamdanide d’Alep, Lai Sauf al Dawha, s'empare du site de Saône. 
962: les Byzantins de l'empereur Nicéphore Phocas incendient Alep. 
968-969: Nicéphore Phocas, s'empare de plusieurs villes de Syrie: Hama et Homs, qu'il brûle, la vallée de l'Oronte qu'il saccage, Jabala, Arqa, Tortose, Lattaqieh et enfin Antioche. Qalaat Seeman, qui se trouve maintenant sur la frontière de Byzance, est convertie en forteresse. 
969: les Fatimides, une dynastie d'origine kabyle, contestent le pouvoir des Abbassides et s'emparent de l'Égypte puis de la Syrie. 
975: l'empereur byzantin Jean Tzimiskès reprend Saône à l'émir d'Alep. 
1017: Deir Seeman passe aux mains des Hamdanides d'Alep puis à celles des Fatimides. Début des prédications druzes. 
1031: édification d'une première forteresse sur le site du Krak des Chevaliers par l'émir gouverneur de Homs. 
1063: fondation de l'empire seldjoukide (d'origine turque).  
1070: création de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Etabli à Jérusalem avant la première Croisade, cet ordre se consacre aux soins des pèlerins qui viennent prier au Saint Sépulcre sur le site présumé du tombeau du Christ.  
1071: à Manzikert, les Seldjoukides triomphent des Byzantins; ils chassent les Fatimides; la Syrie finira par être régie par les gouverneurs (atabeys) dont certains d'origine kurde (les zankides).   
1076: début de la construction de la citadelle de Damas. 
1086: Alep tombe aux mains de l'émir de Damas Tutus qui devient le sultan seldjoukide de Syrie. 
1090: apparition de la secte terroriste des Assassins, dirigée par le Vieux de la Montagne, qui va étendre son influence en Iran et en Syrie.  

Les croisades 
1095: la montée en puissance des Seldjoukides inquiète le monde chrétien; la première croisade est prêchée. 
1096: création de l'ordre du Temple, un ordre religieux de moines guerriers qui participe à la croisade.  
1098: prise d'Antioche par les Croisés qui tentent en vain de s'emparer d'Alep; scènes de cannibalisme à Maarat: l'intendance ne suit pas et des Croisés en sont réduits à dévorer les cadavres de leurs adversaires. 
1099: prise de la forteresse édifiée à l'emplacement du Krak des Chevaliers par les Croisés qui vont renforcer ses fortifications. Conquête de Jérusalem. 
1100: Baudoin devient roi de Jérusalem; la bande côtière conquise est organisée selon le modèle féodal (royaume de Jérusalem, principauté d'Antioche, comté d'Edesse et de Tripoli). 
1102: fondation du comté de Tripoli. 
1104: prise d'Acre rebaptisée Saint-Jean d'Acre. 
1105: la secte des Assassins redouble d'activité. 
1108: prise de Lattaquié puis de Saône par les Croisés. 
1109: chute de Tripoli après un siège interminable (près de 10 ans!). 
1110: le Krak des Chevaliers revient à Raymond de Saint-Gilles. 
1117-1118: prise du château de Marqab par les Croisés. 
1123: construction de la cathédrale Sainte Marie de Tortose (Tartous). 
1124: prise de Tyr par les Croisés et nouvelle tentative vaine de ces derniers sur Alep; leurs exactions entraîne une réaction musulmane (conversion des églises en mosquées). La dynastie zenguide voit le jour: Alep est rattachée au sultanat de Mossoul pour résister aux Croisés. 
1128: échec des Croisés devant Damas. 
1129: Alep devient la capitale de la dynastie zenguide qui construit la Grande Mosquée. 
1130: conquête par les musulmans du château de Marqab. 
1135: Zengui, le fondateur de la dynastie zenguide, à qui les Seldjoukides ont délivré un brevet reconnaissant son autorité sur la Syrie musulmane, tente en vain de prendre Damas. 
1137: Zengui capture Foulque, roi de Jérusalem, puis le relâche. 
1140: Renaud II de Mazoir reprend Marqab. Alliance de Damas et de Jérusalem contre Zengui. 
1142: le Krak des Chevaliers est confié aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. 
1144: Zengui s'empare d'Edesse sur le comte Josselin II. 
1146: Zengui assiège la citadelle de Jaabar; il est assassiné par un de ses serviteurs, Nour ed-Din  (Nouredine, Nouradin), un de ses fils, lui succède et devient émir d'Alep; le nouvel émir rêve d'unifier la Syrie (comprenant le Liban). Alep se sépare de Mossoul qui revient à un autre fils de Zengui. 
1147: début de la seconde croisade, les premiers Croisés ne cessant de réclamer des renforts. 
1148: débâcle des Croisés devant Damas. 
1149: Apamée, que se disputaient Croisés et musulmans, tombe définitivement au pouvoir des seconds. 
1152: Tortose, après avoir été un temps occupée par les musulmans, passe aux mains des Templiers qui la fortifient. 
1157: un tremblement de terre endommage le Krak des Chevaliers; ce tremblement de terre met à terre les colonnes de Trajan et d'Hadrien d'Apamée. 
1163 et 1167: Nour ed-Din assiège en vain le Krak des Chevaliers. 
1164: Nour ed-Din prend Deir Seeman. 
1169 (ou 1170): un nouveau tremblement de terre cause d'importants dégâts au Krak des Chevaliers et à Apamée. 
1170: Saladin, d'origine kurde, s'empare du pouvoir en Égypte en évinçant le calife fatimide; il est le fils de Najn ad-Din Ayyub, fondateur de la dynastie ayyoubide. 
1174: mort de Nour ed-Din; Saladin, qui a désormais les mains libres, s'empare de Damas; il commence à réaliser le rêve de Nur ad-Din d'unifier la Syrie en prenant ensuite Homs, Baalbek et Hama (ce rêve inclut le Liban). La dynastie ayyoubide est en marche. 
1183: Saladin s'empare d'Alep; de là, il peut prêcher la guerre sainte contre les Croisés. 
1185: mort par le poison de l'empereur byzantin usurpateur de Chypre, Isaac Dukas Comnène, au château de Marqab où il était retenu prisonnier sur ordre de Richard Coeur de Lion.  
1187: Marqab est confié aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Jérusalem tombe aux mains des musulmans et Saladin remporte une victoire sur les Croisés à Hattin, près du Lac de Tibériade. 
1188: Saladin assiège le Krak des Chevaliers mais renonce à l'emporter d'assaut. Il échoue aussi contre le donjon de Tortose et contre le château de Marqab mais prend le château de Saône ainsi que de nombreuses villes (Safita, Jable, Lattaquié, Balatanos, Bakas, Shugur, Burzey, Semaniye et Baghras). 
1189-1190: création de l'ordre des Chevaliers Teutoniques, de nouveaux moines-soldats. 
1191: début de la troisième croisade (Angleterre). 
1192: Saladin signe une trêve avec Richard Coeur de Lion. 
1193: mort de Saladin à Damas. 
Au cours du 12ème siècle, Palmyre a repris une certaine importance. 
1200 (ou 1202): nouveau tremblement de terre au Krak des Chevaliers. 
1202: début de la quatrième croisade. 
1203-1205: expéditions des Hospitaliers contre Hama et Homs depuis Marqab. 
1204: sac de Constantinople par les Croisés. 
1207: traité de commerce entre Venise et Alep: les républiques maritimes italiennes profitent des ennuis de l'empire byzantin. 
1207 et 1218: nouveaux échecs musulmans contre le Krak des Chevaliers. 
1209: reconstruction de la citadelle d'Alep. 
1217: début de la cinquième croisade. 
1219: prise de Damiette. 
1217: début de la sixième croisade (Saint-Empire romain germanique). 
1223: une armée franque se réunit au Krak des Chevaliers pour razzier les terres de l'émir de Homs. 
1229: traité entre Frédéric II de Hohenstaufen et Al-Kamil: les Croisés récupèrent Jérusalem sans combattre. 
1244: prise de Jérusalem et destruction de l'armée franque. 
1248: début de la septième croisade (Saint-Louis) 
1250: nouveau renforcement du Krak des Chevaliers (un rempart supplémentaire et 12 tours rondes est construit), Saint-Louis étant présent en Terre Sainte. Les Mamelouks, un corps de mercenaires d'origine caucasienne, en fait des esclaves, renversent le sultan ayyoubide d'Égypte; ils vont s'emparer de la Syrie et du Hedjaz en refoulant progressivement les Croisés.  

L'ère des Mamelouks 
1258-1260: invasions mongoles. 
1258: Les Mongols détruisent Raqqa. 
1260: Les Mongols prennent Alep; le sultan mamelouk Baybars les bat à Ain Djalout; la dynastie ayyoubide a cessé d'exister. 
1260-1382: règne des Mamelouks bahrites. 
1260-1277: règne du sultan Baybars. 
1261: Baybars chasse les mongols de Bosra. 
1262: les Mongols sont défaits à nouveau par les musulmans. 
1263: Baybars s'empare de la forteresse de Césarée. 
1265: début de la huitième et dernière croisade. 
1268: Baybars extermine la garnison de Safad. 
1269-1270: Baybars échoue devant Marqab. 
1271: Baybars s'empare du Krak des Chevaliers et en fait le siège de son sultanat du Liban et de Syrie. 
1270 et 1276: les musulmans échouent devant les défenses de Tortose. 
1272: le château de Saône revient à Baybars. 
A une date inconnue, Baybars (1223-1277) déporte les habitants de Resafa à Hama. 
1280-1290: règne du sultan Qalaoun. 
1280: le gouverneur de Saône, Sonquor al Achgar, entre en rébellion. 
1281: deuxième bataille de Homs contre les Mongols qui attaquent une fois de plus la Syrie. 
1285: prise de Marqab par les musulmans. 
1291: Acre, Tyr, Sidon et Tortose tombent et les Templiers se réfugient dans l'île d'Arouad. 
1302 (ou 1303): les derniers résistants francs sont évacués de l'île d'Arouad sur Chypre; c'en est fini du royaume franc de Jérusalem! Les Francs laissent derrière eux d'imposants châteaux forts et de belles réalisations religieuses (cathédrale de Tortose). Ils rapportent dans leurs bagages de nouvelles techniques (boussole, numération), de nouvelles cultures (coton, riz, fruits exotiques) et un mode de vie moins austère. Paradoxalement, la guerre a rapproché l'Orient et l'Occident. 
1317: les Mamelouks enlèvent Alep aux Mongols. Révolte des Noçayris qui habitent les montagnes du nord de la Syrie et pratiquent une religion dérivée du chiisme ismaélien que l'on peut rapprocher de la religion druze; d'après une fatwa les condamnant, ils professent que le vin est licite, croient à la métempsycose, à la préexistence du monde et nient la réalité du réveil des morts, de la résurrection, du paradis et de l'enfer dans une autre vie; persécutés au cours des siècles, ils n'en sont pas moins parvenus jusqu'à nos jours.  
1348: épidémie de peste à Damas. 
1375: les Mamelouks détruisent le royaume de la Petite Arménie (Cilicie). 
1382-1516: règne des Mamelouks bourjites. 
1401: les Mongols de Tamerlan ravagent Damas et brûlent maints villages et villes de Syrie; une grande partie de la population syrienne est déportée à Samarcande. 
Au début du 15ème siècle les Mongols pillent Palmyre qui ne s'en relèvera plus. 
1453: la prise d'assaut de Constantinople par Mehemet II sonne le glas de l'empire byzantin. 
1468-1495: règne du sultan Qayt Bey. 
Les Mamelouks ignorent le renouvellement héréditaire de leurs chefs; c'est le plus fort ou le plus malin qui s'impose. Ce système favorise les coups d'État et l'instabilité; quelques sultans se maintiendront cependant assez longtemps au pouvoir et leur nom restera dans l'histoire. L'architecture mamelouk se caractérise par son luxe frisant le maniérisme (mausolées, mosquées, forteresses et hammams d'Alep, Damas...) et par l'abondance de ses objets décoratifs (lampes de mosquées portant le nom de leur commanditaire, bassins, plateaux, aiguières, chandeliers damasquinés, décors comportant des textes, des armoiries et des personnages dans des entrelacs floraux). 
 
L'empire ottoman 
1516: Alep et Damas tombent sous la domination ottomane ce qui est loin d'apporter la paix et la stabilité politique à la Syrie toujours en proie aux incursions des nomades du désert. La domination ottomane sera émaillée de révoltes tribales et ethniques tandis que la population connaîtra des famines. 
1517: la Syrie est incorporée à l'empire ottoman. 
L'émir libanais Fakhr al Din (1590-1635), tente de secouer le joug ottoman. 
A partir de la Renaissance, les courants d'échanges commerciaux, jusqu'alors favorables à l'Orient, s'inversent au profit de l'Occident; la culture et les techniques européennes pénètrent au Levant. 
1520-1566: règne de Soliman le Magnifique; apogée de l'empire ottoman qui s'étend du Moyen-Orient aux Balkans et à l'Algérie); en Syrie, la domination ottomane ne change pas grand' chose les communautés continuent d'être régies par les chefs religieux selon le régime du millet. Damas devient le centre de regroupement des pèlerins vers la Mecque. Alep constitue un noeud du commerce caravanier. 
1535: signature des premières capitulations entre Soliman le Magnifique et François 1er; des consuls vont arriver pour protéger les intérêts des voyageurs européens; les échanges entre l'Occident et l'empire ottoman sont facilités.  
1635: une épidémie de peste bubonique décime la population syrienne. 
Au 17ème siècle: déclin d'Alep en raison  des changements intervenus dans les routes commerciales. 
1749: construction du palais Azem et du khan Asad Pacha à Damas. 
1798: Bonaparte en Égypte. L'intervention militaire française ne reste pas sans conséquence sur les chrétiens d'Orient: Djezzar Pacha fait brûler plusieurs églises. 
1801: Un firman, de la Sublime Porte obligeant les grecs catholiques à se soumettre au patriarche orthodoxe d'Antioche, nombre d'entre eux préfèrent s'exiler; certains se réfugient en France. 
1812: un émissaire de Napoléon, accompagné d'un Syrien, est parvenu à fédérer les tribus qui se sont engagées à faciliter le passage d'une armée française en direction des Indes. En tête de la déclaration des chefs de tribus figurent ces mots: "Nous ne parlerons jamais entre nous de religion!" Le projet d'invasion des Indes par le Moyen Orient doit être abandonné par suite de la retraite de Russie. 
1812-1819: les janissaires révoltés contre le sultan ottoman occupent Alep. 
1830: conquête de l'Algérie par la France: l'empire ottoman régresse sous les coups de l'Occident. 
1832-1840: la Syrie tombe sous domination égyptienne. 
1832: Alep est contrôlée par l'Égypte. 
1840: conflit entre Ibrahim pacha d'Égypte et les Ottomans en territoire syrien; émeutes antisémites à Damas à la suite de la disparition d'un capucin.  
1860: les événements du Mont Liban (querelles entre chrétiens et musulmans) entraînent une intervention militaire européenne en faveur des chrétiens; pogrom contre les chrétiens à Alep et Damas où 5000 chrétiens sont massacrés; l'Europe pèse de plus en plus lourd dans la région au plan économique (voies ferrées, banques), au plan culturel (écoles) et au plan religieux (missions). 
1861: à la suite de l'intervention militaire européenne, le Liban est détaché de la Syrie; développement du nationalisme arabe. 
Au 19ème siècle, Alep joue un rôle important dans le mouvement de renaissance arabe grâce à la naissance dans ses murs du réformateur al-Kawakabi. 
1867: apparition du mouvement de la Jeune Turquie et exacerbation des nationalismes. 
1876: émigration syro-libanaise vers l'Égypte. 
1882: occupation anglaise de l'Égypte: nouvel empiétement de l'Occident au détriment de l'empire ottoman. 
1890-1910: émigration syro-libanaise vers l'Amérique et l'Afrique. 
1914: l'empire ottoman s'engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés des empires centraux (Allemagne et Autriche). 
1915: les Anglais entraînent les Arabes dans la lutte contre l'empire ottoman en leur promettant la création d'un Royaume arabe indépendant sous juridiction hachémite. Les Français s'emparent de l'île d'Arwad (Arouad).  
1916: l'accord Sykes-Picot prévoit le partage de l'empire ottoman entre la France et la Grande-Bretagne, avec l'aval de l'Italie et de la Russie tsariste, à l'issue des hostilités; cet accord secret entre en contradiction avec la promesse faite aux Arabes. 
1917: le ministre de la marine britannique, lord Balfour, promet l'installation d'un foyer national juif en Palestine créant ainsi un nouveau motif de tension dans la région. Un Comité Central Syrien est fondé à Paris par des Syro-Libanais; cette organisation milite pour l'affranchissement du joug ottoman d'une Grande Syrie, comprenant le Liban, sous l'égide de la France. 
1918: les forces arabes et britanniques prennent Damas et Alep. 

La période ottomane est achevée. Elle a enrichi la Syrie de constructions nouvelles inspirées de l'architecture turque (mosquées aux fins minarets, khans ou caravansérails, palais dotés d'une partie réservée à la vie privée (haremlik) et d'une autre réservée aux réceptions (salemlik).  

Le mandat français 
1919: à la conférence de la paix les délégués de la Syrie et du Liban présentent des revendications contradictoires. La Syrie refuse de passer sous  juridiction hachémite et réclame le maintien de son unité (la Palestine et un Liban autonome compris) avec le concours de la France qui protège traditionnellement les chrétiens d'Orient. Les Libanais réclament la création d'un Grand Liban, protégé par la France ou indépendant. Création à Damas de la première académie arabe.  
1920: en mars, proclamation d'un royaume Arabe par l'émir Fayçal à Damas; cette Grande Syrie va d'Alep au golfe d'Aqaba en englobant le Liban et la Palestine. Mais les alliés ne l'entendent pas de cette oreille: à la conférence de San Remo, le Liban et la Syrie sont placés sous mandats français séparés, en application des accords Sykes-Picot, la Syrie étant amputée de Tripoli et de la plaine de la Békaa. Cette solution est contestée par les nationalistes syriens qui prennent les armes. Murphi, réfugié là pour se défendre contre le soulèvement arabe, redécouvre Doura Europos. Après avoir battu une armée arabe commandée par Youssef al-Azmeh à Khan Maysaloum, le général Gouraud entre à Damas. En juin, c'en est fait du projet de Grande Syrie: les sandjaks de Damas et d'Alep ainsi qu'un État alaouite sont créés (la devise: "diviser pour régner" entre en application). Les accords franco-britanniques privent également la Syrie du Haut-Jourdain et du lac de Tibériade rattachés à la Palestine sous mandat britannique; le problème crucial de la répartition de l'eau, élément indispensable à la vie dans un milieu désertique, va prendre une importance accrue au cours du temps. 
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Carte de Syrie - Source : Wikipédia
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1921: création d'un État du djebel druze. Révolte du cheik Saleh al Ali qui fait de Marqab sa place forte.  
1923: Weygand succède à Gouraud à Damas. Création du sandjak d'Alexandrette, où habite une importante minorité turque; ce sandjak est détaché d'Alep. Entrée en vigueur officielle du mandat français: création d'une fédération syrienne regroupant Damas, Alep et l'État alaouite. 
1924: séparation de l'État alaouite de la fédération syrienne. Une révolte arabe interrompt les fouilles à Doura Europos. 
1925: Alep cesse d'être la capitale de l'éphémère sandjak d'Alep (une petite vidéo d'images fixes sur le Levant à cette époque est ici). 
1925-1927: soulèvement du djebel druze sous Pacha el-Atrache. Le général Sarrail est chargé de rétablir l'ordre par la force. Une émeute chasse le gouverneur français du palais Azem de Damas; il ne doit son salut qu'à sa fuite déguisé en femme! L'émeute est réprimée à coups de canons; le palais est sévèrement endommagé. A partir du 18 octobre 1925, l'aviation française bombarde Damas pendant trois jours; la capitale syrienne se transforme en un brasier géant dans lequel succombent de nombreuses victimes. Le bilan des pertes humaines des troubles et de leur répression s'établirait à environ 10000 morts syriens, surtout des civils, et jusqu'à 6 000 soldats français, disparus ou morts au combat ou des suites de maladies.  
1928: élection d'une Assemblée constituante. 
1930: promulgation d'une constitution instaurant un régime parlementaire. 
1932: début de l'exploration archéologique de Doura-Europos, à l'est de la Syrie. Cet antique poste frontière de l'empire romain, au plus fort de son extension, face aux Parthes puis aux Perses, joua d'abord un rôle militaire important, avant de devenir une ville commerçante. La cité changea plusieurs fois de mains avant de passer sous domination perse, au 3ème siècle. Les fouilles révèlent plusieurs strates laissées par des cultures différentes (romaine, chrétienne, perse...) qui constituent un témoignage unique et quasiment inépuisable. Mehemet-Ali Abed est élu président de la République syrienne. 
1933: découverte fortuite du site de Mari. 
1934: refus par la France de l'indépendance et suspension de la Chambre syrienne. 
1936: un traité prévoyant l'indépendance sous trois ans est signé entre la Syrie et la France du Front populaire (il ne sera pas appliqué). 
1939: le 23 juin, pour éviter que la Turquie ne s'allie à l'Allemagne hitlérienne, la France lui cède le sandjak d'Alexandrette privant la Syrie d'un débouché maritime et de la ville d'Antioche pourtant tournée historiquement vers la Syrie (cette cession n'est pas reconnue par Damas).  
1941: le 8 juin 1941, le général Catroux de la France libre proclame l'indépendance de la Syrie au nom du général de Gaulle. Le même jour, les troupes anglaises et françaises libres pénètrent en Syrie depuis la Palestine et la Jordanie et marchent sur Damas. Les forces vichystes résistent vigoureusement. Le 15 juin, une contre attaque des forces françaises vichystes refoulent Anglais et Français libres. Entre le 20 juin et le 3 juillet, la bataille de Palmyre oppose les forces de Vichy aux forces britanniques venues d'Irak. Les Français résistent mais sont finalement contraints de se rendre après avoir subi de lourdes pertes (135 morts et 165 prisonniers sur environ 300 hommes). Les forces anglaises, évaluées à un millier d'hommes, ne comptent que 85 morts, causés essentiellement par l'aviation française, dans leurs rangs. Finalement, les troupes françaises libres et les Britanniques chassent de Syrie le général Dentz, représentant de Vichy. Le général Catroux le remplace et occupe le pays à la tête des forces françaises libres malgré la proclamation d'indépendance. Le général de Gaulle visite le pays pour tenter de calmer les rivalités franco-britanniques. 
1943: élection d'un Chambre nationaliste et de Shukri al-Kuwatli à la présidence de la République syrienne sur fond de nouvelles révoltes contre la poursuite de l'occupation française.  
1945: de Gaulle tente de revenir sur l'indépendance syrienne et ordonne de bombarder Damas. Il se heurte à l'opposition de l'Angleterre. 
Sous le mandat, tout en poursuivant une politique ambiguë, la France dote la Syrie d'une administration et des bases d'un gouvernement représentatif. Le pays est modernisé (écoles, universités, journaux, cadastre, ouvrages d'art...). L'objectif avoué est de conduire la Syrie à l'indépendance mais avec beaucoup de réticences pour ne pas dire plus. Les réalisations les plus importantes restent les fouilles archéologiques et la découverte du passé prestigieux de cette région du globe. 
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Les subdivisions actuelles de la Syrie (2010) - Source: Syria - Ministère du Tourisme
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Le bilan du mandat français en Syrie est contrasté. Au plan politique, c'est un échec. Mais, au plan administratif, la France a laissé une oeuvre dont il restera des traces.  

L'indépendance 
1946: la Syrie devient réellement indépendante. Les troupes françaises quittent le pays. 
1947: Michel Aflak, un chrétien grec orthodoxe, et Salah ad-din al-Bitar, un musulman sunnite, créent le parti Baas; les maîtres mots de ce mouvement sont: socialisme, nationalisme, laïcité. 
1948: la Syrie participe à la première guerre contre Israël et s'empare du Haut-Jourdain et du lac de Tibériade. 
1949: Shukri al-Kuwatli est renversé par un coup d'État militaire dirigé par Husni al-Zaim suivi, quelques mois plus tard, par celui d'Adib al-Chichakli. Il y aura d'autres coups d'État, l'armée étant divisée entre pro-Égyptiens et pro-Irakiens. Le Haut-Jourdain et le lac de Tibériade sont démilitarisés suite à un accord de paix entre la Syrie et Israël. 
1950: nouvelle constitution. 
1951: nouveau coup d'État de Chichakli. 
1952: suppression des partis politiques et de la presse d'opposition. 
1954: coup d'État des partis de gauche. Le parti Baas gagne les élections. 
1955: retour de la démocratie et de Shukri al-Kuwatli à la présidence de la République, une fonction largement honorifique. Signature d'un pacte militaire avec l'Égypte et l'Arabie saoudite. 
1956: visite de Kuwatli en Union soviétique. Seconde guerre israélo-arabe. 
1958: création de la République Arabe Unie par la réunion de l'Égypte et de la Syrie qui seront rejointes un temps par le Yémen. 
1960: coup d'État de Salah Jadid. 
1961: élection de Nazim Koudsi à la présidence de la République. Dissolution de la République Arabe Unie (R.A.U.) par suite des dissensions politiques entre le parti Baas de Syrie et Nasser qui a persécuté la gauche syrienne. Une tentative militaire égyptienne sur Lattaquié, pour ramener les Syriens dans le giron de la R.A.U., échouera. Le rêve d'unité arabe s'effondre mais la nostalgie du Califat n'en reste pas moins présente et elle donnera lieu à plusieurs autres tentatives ici ou là (on en a compté jusqu'à 17!). 
1962: l'Assemblée nationale est dissoute par l'armée. 
1963: un coup d'État porte le parti Baas au pouvoir. Projet de fédération Égypte, Syrie, Irak. 
1964-1965: vague de nationalisations. 
1966: une fraction pro-soviétique du Baas prend le pouvoir à la faveur d'un coup d'État. 
1967: la Syrie participe à la Guerre des Six jours contre Israël; la Syrie perd le Golan, ainsi que le Haut-Jourdain et le lac de Tibériade, qu'elle ne cessera de réclamer. Les négociations entre Israël et la Syrie achoppent sur la définition de la frontière, Israël proposant le retour à celle des accords franco-britanniques consécutifs au partage de l'empire ottoman et la Syrie exigeant la reconnaissance de la frontière de 1967 comprenant le Golan mais aussi le Haut-Jourdain et le lac de Tibériade. 

La période qui suit l'indépendance est caractérisée par une grande instabilité politique. Les coups d'État se succèdent. Les oppositions sont vives entre pro-Égyptiens et pro-Irakiens, comme entre partisans d'une politique de réformes de gauche, inspirées par l'idéologie socialiste, et partisans d'un nationalisme arabe plus modéré. Le conflit israélo-arabe mais aussi les séquelles laissées par la colonisation exacerbent le nationalisme. Les divisions tribales et religieuses du pays ne facilitent évidemment pas la concorde civile. 

L'ère Assad 
1970: un nouveau coup d'État porte le général Hafez el-Assad, un Alaouite,  au pouvoir. Une ère de stabilité politique, non dépourvue de complots, d'attentats et de révoltes, commence au prix d'un régime autoritaire mais la Syrie, depuis son indépendance, n'a jamais vraiment connu longtemps la démocratie.  
1972: les six partis politiques reconnus, en dehors du Baas, sont regroupés dans un Front national progressiste dominé par le Baas, selon le modèle chinois. 
1973: la Syrie participe à un nouveau conflit contre Israël (Guerre du Kippour). 
1974: la tension monte entre la Syrie et l'Irak à propos d'un barrage et de la conduite de la guerre de l'année précédente; les deux pays sont pourtant dirigés par des baassistes mais la retenue d'eau du barrage el-Assad a réduit de moitié le débit de l'Euphrate en amont et provoqué une sécheresse catastrophique en Irak (le problème de la répartition équitable de l'eau refait surface). 
1975: début de la guerre civile au Liban; la Syrie, qui n'a jamais accepté l'indépendance de ce pays, est forcément mêlée aux événements. 
1978: Israël entre au Sud-Liban. 
1979: attentat contre l'école d'artillerie d'Alep (60 officiers tués dont 32 cadets alaouites). 
1980: la Syrie (laïque) prend partie pour l'Iran (intégriste) contre l'Irak (laïc) dans la guerre qui oppose ces deux pays. Des intégristes, les Frères musulmans, commencent à s'agiter contre le régime. 
1981: attentat à la voiture piégée à Damas.  
1982: invasion du Liban par l'armée israélienne (opération paix en Galilée); les Israéliens assiègent Beyrouth, soumettent la ville à un sévère blocus et affrontent l'armée syrienne dans la plaine de la Békaa. Complot de 150 officiers sunnites. Sanglante répression d'un mouvement de révolte des Frères musulmans, soutenus par toute l'opposition, dans la ville de Hama (de 10000 à 30000 morts?). 
1984: visite de François Mitterrand, président de la République française, en Syrie. Incident cardiaque d'Hafez el-Assad. 
1985: accord de Damas avec les milices libanaises (chiites, druzes, chrétiennes). 
1987: retour de l'armée syrienne à Beyrouth-Ouest d'où elle avait été chassée en 1982. Un accord avec la Turquie, laquelle construit 22 barrages sur le Tigre et l'Euphrate, à des fins d'irrigation, prévoit de relâcher 500 m3 d'eau par seconde dans l'Euphrate pour ne pas léser la Syrie qui craint de perdre 40% du débit du fleuve. 
1989: guerre de libération du Liban contre la Syrie, déclenchée par le général Michel Aoun, avec l'aide de l'Irak et, pour conséquence, une guerre civile libanaise inter chrétienne. Un déluge de projectiles chiites et syriens s'abat sur les zones fidèles à Michel Aoun qui appelle à son secours l'opinion publique internationale; l'offensive syrienne est stoppée mais les jours du pouvoir d'Aoun sont comptés.  
1990-91: assaut de l'armée syrienne contre l'armée libanaise du général Aoun qui se réfugie en France. La Syrie a obtenu le feu vert de Washington pour régler à sa manière le problème libanais en échange de sa passivité dans le conflit qui oppose l'Occident à l'Irak de Saddam Hussein à propos du Koweit. La chute du bastion de Michel Aoun met fin à la guerre civile libanaise.  
1991: signature par la République syrienne et la République libanaise du Traité de fraternité et de coopération qui confirme la mainmise de la Syrie sur le Liban. La Syrie continue d'ailleurs d'estimer que l'indépendance du Liban est une séquelle du colonialisme et elle ne renonce pas à l'idée d'une réunification (comme l'Irak à propos du Koweit). Politique de libéralisation économique. Acceptation d'une proposition américaine de négociation avec Israël. Libération de 3000 prisonniers politiques. 
1992:  la Turquie semble respecter l'accord de restitution des eaux de l'Euphrate, mais une partie de celles-ci sont fortement polluées et leur taux de sel est si élevé que les cultures arrosées par elles en Syrie en souffrent. Le problème de la répartition de l'eau potable est à nouveau posé. La Syrie autorise ses ressortissants juifs à émigrer. 
1994: sommet syro-américain à Genève. Mort accidentelle de Bassel el-Assad héritier présomptif de Hafez, son frère Bachar est rappelé de l'étranger pour être préparé à prendre sa place. 
1996: explosion d'un bus au centre de Damas (15 morts); les Renseignements militaires sont suspectés de s'opposer à l'ascension de Bachar. 
1998: Rifaat al-Assad, frère de Hafez, démis de son poste de vice-président, est exclu du Baas et contraint à l'exil. 
1999: Hafez el-Assad est reconduit au pouvoir avec 99,9% des voix. 
2000: Mahmou Zou'bi, ancien Premier ministre, est exclu du Baas et se suicide. Décès de Hafez el-Assad; son fils Bachar lui succède; Jacques Chirac, président de la République française, est le seul chef d'État occidental à assister aux obsèques d'Hafez el-Assad. Espoirs de démocratisation du régime: multiplication des réunions publiques (Ijtimaa'aam), pétition d'intellectuels réclamant la levée de l'état d'urgence, plus de liberté et des élections libres.  
2001: pétition du Comité fondateur pour la renaissance civile demandant la fin du monopole du parti Baas. Interdiction des réunions publiques. Visite du pape Jean-Paul II en Syrie. Arrestation d'une dizaine d'opposants dont Riad Turk, ancien dirigeant du Parti communiste interdit. Création de banques privées et d'un organisme de lutte contre le chômage. 
2002: libération de Riad Turk. 
2003: après l'invasion de l'Irak par les États-Unis, ces derniers suspectent Damas d'aider la résistance irakienne et appliquent des sanctions commerciales préjudiciables à l'économie syrienne. 
2005: assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri dans un attentat à la voiture piégée. La Syrie est mise en cause mais sa culpabilité n'est pas prouvée et les grandes puissances font preuve de réserve à cet égard. Cet attentat entraîne le mouvement qualifié de "Révolution du cèdre" au Liban. Sous la pression de la rue, la Syrie retire ses forces militaires du Liban. Le président Chirac, ami d'Hariri, suspectant Damas d'être derrière l'organisation de cet attentat, les relations entre la France et la Syrie se refroidissent. Le général Ghazi Kanaan, ministre de l'Intérieur, se suicide dans son bureau à Damas. 
2007: guerre entre Israël et le Hezbollah; vives tensions entre la Syrie et les USA. Bachar el-Assad est reconduit au pouvoir par référendum (97,62% des voix). 
2008: le président Sarkozy reçoit Bachar el-Assad à Paris; les relations entre la France et la Syrie se détendent. Pourparlers indirects entre la Syrie et Israël sous l'égide de la Turquie. 
2011: après les révolutions de Tunisie et d'Égypte, le régime de Bachar el-Hassad n'échappe pas à la vague de manifestations qui secouent le monde arabe; il est contesté par des soulèvements populaires violemment réprimés dans plusieurs villes de Syrie.  
2013: deux ans après le début de la révolte, le conflit syrien a tourné en une confrontation entre le sunnisme (Arabie saoudite, Qatar, Turquie...) et le chiisme (Iran, Hezbollah libanais...) pour le contrôle du Moyen-Orient. Il a déjà causé la mort de près de cent mille personnes et la destruction de nombreux bâtiments, y compris des mosquées qui faisaient partie du patrimoine du pays. La Russie prend le parti de Bachar el-Assad et l'Occident celui de l'opposition à laquelle il livre des armes qui vont se retrouver dans les mains d'islamistes radicaux de plus en plus puissants qui attirent à eux des fanatiques du monde entier et supplantent les modérés, dans une rébellion divisée dont les groupes antagonistes se battent entre eux. 
2015: les insurgés islamistes, qui luttent pour l'instauration d'un califat religieux au Moyen Orient, occupent Palmyre dont ils massacrent le conservateur et détruisent le Temple de Baal. 
2016: en décembre, avec l'aide de la Russie, les troupes gouvernementales reprennent la totalité d'Alep, sur des opposants qu'il est devenu difficile de classer compte tenu de la confusion qui règne dans le pays. 
2017: les islamistes radicaux de Daesh sont en perte de vitesse. En juin, ils sont en passe de perdre leur capitale de Raqqa sous les assauts des Kurdes aidés par un millier de combattants des forces spéciales américaines sous l'égide de la coalition occidentale dirigée par les Etats-Unis. Parallèlement, les troupes gouvernementales gagnent du terrain dans la région, malgré les bombardements de cette coalition. De son côté, la rébellion modérée, privée d'armement américain, paraît de plus en affaiblie. Une partition de la Syrie semble se dessiner; elle serait dans la logique des débuts du mandat français.

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