Carnet  de  route  d'un  voyage  En Syrie
Septembre-octobre 2010
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Sommaire du Carnet de Route: 
 
01- Le Krak des Chevaliers  
02- Amrit 
03- Tartous 
04- Marqab 
05- Ougarit 
06- Le château de Saône 
07- Apamée 
08- Qasr Ibn Wardan 
09- Hama
10- Sergilla 
11- Ebla (Tell Mardikh) 
12- Au nord d'Alep 
13- Qalaat Seeman 
14- Alep 
15- Resafa 
16- Qalaat Jaabar - Raqqa 
17- Halabiyeh 
16- Doura Europos
19- Mari 
20- Palmyre 
21- Maaloula 
22- Damas 
23- Shabba 
24- Qanawat 
25- Bosra 
26- Ezra 
 
 
Vous pouvez lire les notes à la suite où vous rendre directement à la rubrique souhaitée en cliquant sur l'un des numéros soulignés ci-dessus. Les mots sensibles dans le texte renvoient aux pages de photos. 
 
3 ème jour (27 septembre - après-midi): Le Crac (Krak) des Chevaliers (les photos sont ici) 

A la frontière syrienne, nous prenons congé de notre accompagnatrice libanaise. Un Syrien de confession druze va la remplacer. Nous patientons un long moment dans notre car, devant une sorte de grande porte au delà de laquelle nous pénétrerons en Syrie, dans l'attente de l'interminable accomplissement des formalités administratives. Des gens vont et viennent tranquillement autour du poste frontière et il est difficile de distinguer les Syriens des Libanais: seule la frontière les sépare. Sur les murs qui encadrent la porte s'étalent de grandes affiches des el-Hassad, le père Hafez et le fils, aujourd'hui président de la Syrie, Bachar. Cette débauche d'effigies des dirigeants rappelle les démocraties populaires de l'ancien camp socialiste.  

Les formalités frontalières accomplies, nous partons pour la Syrie. Notre accompagnatrice française nous donne quelques informations sur le pays et sur son régime politique. La Syrie, comme le Liban, a vu le jour au lendemain de la Première Guerre mondiale et ses frontières ont été tracées par les puissances occidentales, France et Angleterre, sans qu'il soit réellement tenu compte de la volonté des populations. En 1920, la Syrie fut placée sous mandat français non sans une vigoureuse résistance d'une partie de la population qui dut être vaincue par les armes. Hafez el-Hassad était un officier de l'armée de l'air, membre de la communauté des Alaouites, proche des chiites. Après de brillantes études à l'Académie militaire de Syrie, il fut envoyé suivre des cours en Union soviétique. Quoique affilié au parti Baas et partisan du panarabisme, il se montra hostile à la fusion de la Syrie avec l'Égypte en raison de son hostilité à la personnalité de Nasser. Lorsque le parti Baas, allié à d'autres forces de gauche, accéda au pouvoir, il connut une rapide promotion parmi les cadres de l'armée. Pendant la guerre des Six Jours, il reçut l'ordre de se rendre sur le front  du Golan, avec les forces aériennes sous son commandement, ordre qu'il se garda d'exécuter. Cette entorse à la discipline militaire aurait pu lui valoir de sérieux ennuis avec la justice; il se voyait d'ailleurs déjà écarté des milieux dirigeants. Pour éviter de plus graves ennuis, il prit les devants, fomenta un coup d'État et s'empara du pouvoir, en 1970. Plus pragmatique qu'idéologue, et manifestement très intelligent, il était d'ailleurs en désaccord avec l'équipe qu'il venait de renverser laquelle, trop engagée politiquement à son goût auprès du camp socialiste, entreprenait des réformes favorables au couches populaires qu'il estimait exagérées. Il mit en place un régime autoritaire et plaça aux postes clés des Alaouites, tout en maintenant un certain équilibre entre les différentes tribus de Syrie, quitte à contrôler avec habileté les représentants des autres tribus en leur adjoignant des sous-ordres pris parmi les siens. Sous son régime, la politique étrangère fut fortement orientée par la volonté de récupérer le Golan occupé par Israël. Il profita également des dissensions qui agitaient la classe politique libanaise pour reprendre pied dans un pays que la Syrie continue de considérer comme un prolongement de son territoire ravi par les intrigues des puissances occidentales. A sa mort, il était prévu que son fils aîné, Bassel, lui succède. Mais, celui-ci étant décédé dans un accident, c'est le fils cadet, Bachar, qui vit s'ouvrir devant lui les portes du pouvoir, voici dix ans. Ce dernier poursuit à sa façon la politique de son père. 
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Une carte de la Syrie est  ici
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Nous déjeunons à proximité de l'imposante forteresse appelée le Krak (ou Crac) des Chevaliers qui se dresse sur une haute colline dominant la région. 
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Le Krak des Chevaliers est l'une des fortifications les plus célèbres de l'époque des Croisades. Il est mentionné dans les chroniques arabes, latines, grecques et arméniennes. La forteresse, connue sous le nom de Qal'at al-Hosn (ou Kalat Alhousn), est construite sur les derniers contreforts méridionaux du djebel Ansariya. Elle domine la plaine reliant la côte à l'intérieur syrien. Ce couloir de circulation est connu sous la dénomination de "trouée de Homs" et son importance stratégique fut l'enjeu de nombreux conflits entre les Croisés et les Musulmans. 

Au premier tiers du 11ème siècle, le site était occupé par une colonie militaire kurde relevant de l'émir gouverneur de Homs. En 1031, ce prince édifia une première forteresse. Il y établit une garnison kurde pour lutter contre les armées ennemies sur les routes d'Homs, de Hama et de Tripoli, ce qui valut à la construction la dénomination de "Hosn al Akrad", le château des Kurdes, dans les sources arabes médiévales et modernes, dès le règne du roi Chebel Al Dawla (le lionceau de l'État), Nasr Ben Saleh Ben Merdas d'Alep.  

Après la prise d'Antioche par les Croisés, en 1098, des armées franques traversèrent la Syrie: l'une par la route du littoral et l'autre le long de l'Oronte, sous les ordres du comte Raymond de Toulouse dit de Saint-Gilles. Ce dernier assiégea Lamabara et Homs où il conclut la paix avec les habitants de cette ville. Ensuite les avis divergent; selon certaines sources, Raymond de Saint-Gilles aurait en vain assiégé la forteresse kurde et elle n'aurait été conquise qu'en 1110 par Tancrède, prince d'Antioche; selon d'autres sources, elle aurait été conquise par les Francs, durant la première croisade, en 1099, et elle serait revenue à Raymond de Saint-Gilles, en 1110, pour être intégrée deux ans plus tard aux possessions du comte de Tripoli. Quoi qu'il en soit, elle fut donnée, en 1142, aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dans le cadre d'une politique générale de centralisation et de contrôle des fiefs croisés par les ordres militaires: Hospitaliers, Templiers et Chevaliers teutoniques, politique prônée durant tout le 12ème siècle. Ces ordres étaient capables, par leur richesse et leur rigueur militaire, d'organiser la défense des possessions croisées et d'entretenir des forteresses souvent endommagées par les séismes et les incursions musulmanes. Les Croisés perçurent d'emblée l'intérêt du site qui commande le passage étroit reliant la côte à la vallée de l'Oronte. Ils agrandirent les fortifications et ajoutèrent des annexes assez vastes pour contenir 2000 guerriers, capables d'offrir une longue résistance pouvant durer jusqu'à cinq ans. Des dépôts de grains, des réservoirs d'huile, une canalisation et des bassins d'eau, un four, des pressoirs d'huile et de raisin furent aménagés en conséquence. 

La première phase de la construction atteignit son apogée sous le règne de Philippe Auguste. Elle fit de cette citadelle une résidence et un hôpital d'importance majeure, voire unique, pour les Croisés de la région, ainsi qu'un moyen de défense presque inexpugnable. En 1157, un tremblement de terre secoua fortement la construction qui fut restaurée grâce aux subsides du roi de Bohème en plusieurs étapes. Le château étant devenu pratiquement inaccessible, plusieurs conquérants arabes s'y cassèrent les dents. C'est ainsi que Nour-ed-Din y subit deux défaites, en 1163 et 1167. En 1170 (ou 1169), un second tremblement de terre causa des dégâts importants qui nécessitèrent une reconstruction incluant des éléments d'architecture byzantine. En 1188, le sultan ayyoubide Saladin l'assiégea mais renonça rapidement à s'en emparer, malgré sa conquête d'Antioche et de Jérusalem. Au début du 13ème siècle, en 1200 (ou en 1202), un autre tremblement de terre entraîna de nouveaux travaux. La forteresse subit encore plusieurs assauts musulmans qui échouèrent, en 1207 et 1218, puis elle servit de point de rassemblement à une armée franque de 2700 piétons et 300 cavaliers destinés à razzier les terres de l'émir de Homs, en 1223. En 1250, Saint-Louis étant présent en Orient, elle fut dotée d'un nouveau rempart défendu par douze tours rondes. La forteresse ainsi consolidée n'en tomba pas moins, le 8 avril 1271, aux mains du sultan mamelouk Baybars. En fait, les derniers chevaliers se retirèrent vers Tartous au bout d'un mois de siège; ils auraient pu tenir beaucoup plus longtemps si l'assiégeant n'avait usé de ruse en faisant parvenir aux défenseurs une prétendue lettre du Grand Maître des Templiers les invitant à se rendre. De toute manière le temps des royaumes latins d'Orient était désormais compté et une plus longue résistance n'aurait pas servi à grand chose. Baybars entreprit une nouvelle série de rénovations pour en faire la citadelle que l'on peut admirer aujourd'hui, notamment en renforçant le flanc sud et en ajoutant un hammam et un aqueduc. Cependant, la menace franque s'éloignant, l'intérêt militaire du château s'affaiblit. Les invasions mongoles et ottomanes passèrent à côté sans s'en préoccuper.  

La visite du château nous permet d'en mesurer les dimensions colossales, l'agencement propice à faciliter la défense (couloirs étroits tournant sur eux-mêmes en chicanes, nombreux assommoirs disposés au-dessus des entrées, lourdes portes à glissières renforcées et mues par un système de poulies pour fermer hermétiquement les passages, manque de recul pour enfoncer les portes avec des béliers). Les nombreuses reprises effectuées au cours des siècles ont amené jusqu'à nous les styles architecturaux propres à chaque époque, qu'il s'agisse du roman et du gothique occidental, ou du byzantin et du musulman oriental. Les visiteurs peuvent s'amuser à rechercher toutes les variations de ces styles surtout s'ils y sont aidés par des guides avisés. Ils remarqueront aussi l'art avec lequel ont été confectionnées les voûtes pour équilibrer au mieux les pressions. 
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La forteresse se dresse sur une colline haute de 750 m, à 60 km d'Homs, à 20 km de Talkalakh et à une trentaine de km de la côte méditerranéenne. L'ensemble architectural s'étend sur 30000 m2. Il se compose de deux forteresses, l'une étant incluse dans l'autre à la manière des poupées gigognes. Les deux forteresses sont séparées par un large fossé; un autre fossé entoure l'enceinte extérieure. Des tours rondes et rectangulaires renforcent les murailles. Un complexe de salles de garde et d'écuries servait à loger les hommes et les chevaux. La porte principal s'ouvre sur l'Orient. Elle était pourvue d'un pont-levis dont les bases sont encore visibles. Elle est surmontée d'une écriture arabe encadrée par deux lions qui rappelle les travaux du sultan Baybars: "Il a été ordonné de renouveler cette citadelle bénie sous le régime de notre seigneur le sultan Al Daher, le savant, travailleur, combattant, marabout, pilier du monde et de la religion, Aboul Fath Baïers, associé à l'émir des fidèles, cela au mardi vingt-cinq chaaban six cent soixante neuf de l'Hégire (8 avril 1271 de l'ère chrétienne)". Elle est suivie d'un long couloir montant, muni de tours et de barbacanes, qui tourne vers un lieu découvert très dangereux pour les assaillants lesquels pouvaient y recevoir différents projectiles dont du goudron ou de l'étain fondu. Suit une tour très bien fortifiée fermée par une porte à glissière surmontée d'assommoirs. Après la traversée du fossé intérieur, on voit à droite un bassin empli d'eau et à gauche les bains construits dans le style arabe. Une tour circulaire, construite par Baybars, s'élève à l'emplacement d'une ancienne tour carrée; elle est décorée par un lion, emblème de Baybars, et la date de sa construction, 1272, y est gravée. On trouve ensuite une longue pièce (60m) aux murs bas et au plafond voûté, d'architecture musulmane. Un passage secret s'y ouvre qui conduit vers l'extérieur. Une tour à base pyramidale est due également à Baybars; on y lit un texte à sa mémoire et à celle de son fils qui participa à la prise de la forteresse. La muraille occidentale comporte plusieurs couloirs avec des barbacanes et des terrasses. Le coeur de la citadelle est construit sur un fond rocheux; ses murailles ont été conçues pour résister aux tremblements de terre et aux projectiles lancés par les catapultes. Ce coeur se compose de 2 étages. Le rez-de-chaussée comprend une vaste cour bordée par la Salle des Réunions ou Grande Salle de style gothique. Sous cette cour se trouvaient de vastes entrepôts permettant d'emmagasiner jusqu'à cinq ans de vivres et de fourrage. La Grande Salle est précédée en façade d'une sorte de cloître inspiré de ceux d'Île-de-France probablement construit à l'époque de Saint-Louis; sur les piliers extérieurs ont peut voir deux inscriptions latines l'une plus lisible que l'autre ("Bien que la beauté, la pureté et la sagesse t'aient été accordées si l'orgueil s'en mêle il effacera tout"). Dans les pièces au sud-est de ce niveau sont situés des magasins où l'on peut encore voir les restes de jarres servant au stockage des denrées alimentaires comme l'huile et le vin. On rencontre ensuite le four, puis une longue salle qui conduit aux latrines, construites vers 1190, lesquelles comptent une douzaine de niches pourvues d'un trou. Au nord de la cour, la chapelle des Croisés à été ensuite transformée en mosquée; on y aperçoit encore des traces de l'ancienne décoration; un minbar, la chaire musulmane, s'y dresse; cette chapelle présente sur les côtés une série d'arcatures aveugles à l'image de l'architecture religieuse de l'Europe méditerranéenne typique des constructions croisées; lorsque nous y sommes passés, un groupe d'étranges pèlerins semblait y faire en silence ses dévotions face à une sorte de gourou. A l'étage supérieur, s'étend une sorte d'esplanade, où s'élève la tour du nord-ouest. Une autre tour est circulaire à l'extérieur et rectangulaire à l'intérieur. La dernière tour circulaire, dite "Tour du roi" était destinée au maître, c'est-à-dire au commandant de la garnison; de là, il pouvait observer une grande partie de la forteresse et des alentours. Du haut des tours, on peut voir la Méditerranée, Tripoli, le donjon de Safita et le lac Kattiné (Homs). (A titre de comparaison, on peut se reporter au château de Kerak en Jordanie, en cliquant ici).  

Le Krak permettait aux Croisés de dominer une grande partie de la Syrie d'autant qu'il était relié à d'autres forteresses qui contrôlaient la côte, la plaine de la Békaa et l'oasis de Damas. En 1260, Baybars arrêta l'invasion tartare à Ain Jalout. Il réunifia alors l'Égypte et la Syrie et décida de chasser les Croisés de la région. En 1263, il s'empara de la forteresse de Césarée. En 1266, il extermina la garnison de Safad. En 1288, il soumit Jaffa puis fit chuter la forteresse de Alchakif, après cinq semaines de siège. Antioche tomba bientôt en son pouvoir. En 1270, il décida d'enlever le Krak. L'attaque débuta en mars 1271; il ouvrit une brèche et s'empara de plusieurs ouvrages extérieurs avant que la citadelle ne se rende, comme on l'a dit plus haut, le 8 avril. Le conquérant fit du Krak, reconstruit par ses soins, le siège de son sultanat de Syrie et du Liban jusqu'en 1288, date à partir de laquelle la citadelle devint le siège du sultan Kalaoun qui venait de soumettre Tripoli. Le château servit ensuite de résidence à un gouverneur et, en 1859, l'expédition de Guillaume Rey le trouva en excellent état. Les villageois d'Alhousn (forteresse en arabe) avaient pourtant fini par squatter le vaste édifice. En 1920, le krak passa sous contrôle du mandat français. En 1934, à des fin de restauration, les villageois furent chassés du site et déplacés dans le village voisin où l'on peut voir quelques bâtiments de l'époque de Baybars, au lieu-dit le Sérail (une mosquée, un hôpital, le cimetière et la mairie). 

A quelques kilomètres du Krak , le couvent de Saint Georges (Alhoumeira) est la propriété de la communauté grecque-orthodoxe. Les plus anciennes parties remontent à l'époque de l'empereur Justinien. L'ancienne chapelle, décorée de bois précieux incrusté, date du 13ème siècle; on peut y admirer d'admirables icônes. Une église a été construite au-dessus de la chapelle en 1857; elle contient aussi des icônes, peintes pour la plupart par les moines de l'école d'Alep, aux 16ème et 17ème siècles, ainsi que des lustres en argent. Ce couvent est l'objet de nombreuses cérémonies, tant chrétiennes que musulmanes. En effet, Saint-Georges est vénéré par les deux communautés, et des pèlerins musulmans viennent lui rendre hommage sous le nom de Alkheder. Les moines du couvent gardent précieusement un document par lequel le calife Omar Ibn Alkhattab enjoint aux musulmans d'assurer la sauvegarde des moines du couvent et de les exempter d'impôts. Dans la vallée, la source Al Fawwar (la jaillissante), qui coule en abondance à certaines période de l'année, est considérée comme sacrée; Saint-Georges, patron de la région, l'aurait fait jaillir miraculeusement. Ce saint est très populaire en Syrie. On lui donne parfois le surnom de Le Verdoyant, en particulier chez les Druzes et les Alaouites qui assimilent Saint-Georges à un autre saint et prophète pré-islamique, Hadir, lequel guérirait les troubles nerveux et mentaux. Nous aurons l'occasion de retrouver plusieurs fois Saint-Georges sur notre chemin. 

Le soir de notre arrivée en Syrie, nous prenons un arak sur le bord de la piscine de l'hôtel, à Meshtayeh, non loin du krak. Notre accompagnateur syrien nous vante les mérites de son pays. Il nous affirme que plusieurs religions s'y partagent les fidèles, que la Syrie est laïque et que les discriminations à l'encontre de quelque culte que ce soit sont interdites et punies par la loi. Le port du voile islamique n'est pas prohibé, en raison de la prédominance des musulmans, mais il n'est pas imposé. La Syrie et certes alliée à l'Iran, mais il ne faut y voir aucun soutien à quelque forme d'intégrisme que ce soit; cette alliance, comme celle qui eut lieu naguère avec l'Union soviétique, ne repose pas sur des affinités idéologiques mais seulement sur des rapports de bon voisinage, et elle est surtout dictée par la nécessité de faire pièce aux États-Unis et à leurs alliés dans la région. Notre guide ne porte manifestement pas les Américains dans son cœur et, selon lui, les inquiétudes manifestées par l'Occident à l'encontre de l'Iran reposent sur des mensonges, à peu près comme l'invasion de l'Irak.  


 
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